Parfois, il nous arrive d’avoir du mal à décrire ce que nous ressentons. La lourdeur qui oppresse notre poitrine. Le silence qui s’installe sur notre langue. La douleur d’un cœur qui ne sait pas comment demander de l’aide.
Pourtant, l’Islam, dans sa sagesse divine, ne ferme pas les yeux sur ces émotions.
Il vous voit.
Et de façon encore plus magnifique, il vous montre que même parmi les plus grands—les prophètes d’Allah—ont traversé leurs propres tempêtes de tristesse, de peur, et d’apparente désespérance.
Vous n’êtes pas moins croyant parce que vous vous sentez submergé. Vous suivez simplement un chemin que même les prophètes ont tragiquement foulé.
Le prophète Yaqub (Jacob) – Lorsque le chagrin lui voya la vue
Il existe une douleur silencieuse, une sorte de tristesse qui persiste discrètement pendant des années. Yaqub (paix sur lui) a perdu son fils Yusuf. Pas par la mort, mais par l’incertitude. Pendant des années, il pleura en silence, portant la douleur dans l’ombre de la patience.
> « Et ses yeux blanchirent de chagrin, car il était [de ceux qui] réprimaient. » — Coran 12:84
Il ne disait pas : « Je vais bien. »
Il ne cachait pas ses larmes.
Il pleura jusqu’à en perdre la vue.
Mais voici ce qui en fait un acte sacré :
« Je ne me plains de mon torment et de ma tristesse qu’à Allah… »
— Coran 12:86
Sa douleur n’était pas honteuse. Elle était un acte d’adoration. Sa tristesse ne l’a pas affaibli ; elle l’a rendu sincère dans sa relation avec son Seigneur.
Le prophète Yunus (Jonah) – Quand l’espoir semblait s’évanouir
Imaginez-vous seul dans l’obscurité d’une mer, à l’intérieur d’une baleine, croyant que tout est fini. C’est là que se trouvait le prophète Yunus (paix sur lui). Non seulement physiquement, mais aussi spirituellement. Il avait quitté son peuple, se sentant désespéré. Dans ce moment de crise, il a crié :
« Il n’y a de dieu qu’Allah, Gloire à Toi. Je suis effectivement parmi les injustes. »
— Coran 21:87
Sa du’a n’était pas longue. Elle n’était pas sophistiquée. C’était une confession du cœur brisé. Et Allah y répondit :
« Alors Nous y répondîmes et le sauvâmes de la détresse. C’est ainsi que Nous sauvons les croyants. »
— Coran 21:88
Si Yunus, un prophète d’Allah, s’est senti si abattu qu’il a abandonné, puis retrouvé la foi dans le dhikr, alors vous aussi pouvez le faire.
Le prophète Musa (Moïse) – Lorsque la peur l’envahit
Musa (paix sur lui) a été élevé dans la maison du Pharaon, le despote le plus oppressive de l’histoire. Plus tard, lorsque Allah lui demanda de revenir affronter le Pharaon, le cœur de Musa trembla. Il dit :
« Mon Seigneur, je crains qu’ils ne me nient. »
— Coran 26:12
Peur. Doute. Anxiété. Tout cela dans une seule confession sincère.
Mais Allah ne le gronda pas. Il le rassura.
« Ne crains pas. En vérité, Je suis avec vous : Je vous entends et Je vous vois. »
— Coran 20:46
Quelle douce piqûre de rappel : Allah n’a pas éliminé la peur de Musa, mais Il lui a promis Sa proximité dans ce sentiment.
Le prophète Muhammad ﷺ – Quand le monde semblait pesant
Notre prophète ﷺ connaît la douleur de la perte et de la solitude. Il a enterré ses enfants. Il a été moqué, blessé. Il a perdu Khadijah, sa fidèle compagne, et son oncle durant la même année. Ce fut appelé L’Année du Chagrin.
Parfois, il se retirait dans la grotte de Hira – cherchant le silence, la clarté, la connexion. Lorsque la révélation faisait une pause, certains se moquaient de lui, laissant un sentiment d’abandon.
Mais alors, il reçut ce rappel doux :
« Ton Seigneur ne t’a pas abandonné, ni ne t’a détesté.
— Coran 93:3-4
Ce verset est aussi pour vous.
Lorsque vous vous sentez éloigné. Invisibilisé. En doute quant à l’avenir : Allah dit à votre cœur : Ce n’est pas fini. Ce qui arrive sera meilleur.
Les leçons que ces histoires nous enseignent
- Ressentir la douleur ne signifie pas manquer de foi.
Les prophètes ont connu la peur, le chagrin, la tristesse et la confusion. Leurs émotions étaient réelles—tout comme les vôtres. - Parler à Allah dans votre douleur est un acte d’adoration.
Se plaindre à Allah est différent de se plaindre de Allah. Pleure-Lui. Murmure. Reste en silence. Il entend tout. - Le désespoir n’est pas la fin de l’histoire.
Juste au moment où ils se sentaient seuls, Allah envoya Sa miséricorde. Et lorsque vous vous sentez faibles, Sa lumière est déjà en chemin.
Un doux rappel pour vous
Si vous ressentez un vide, de la déconnexion ou une lourdeur, ce n’est pas que vous êtes cassé. Vous traversez simplement un chapitre. Et ce chapitre pourrait être celui qui vous rapproche le plus d’Allah.
Vous n’avez pas besoin de tout expliquer. Vous n’avez pas besoin de tout réparer aujourd’hui. Vous devez simplement tenir bon—un verset, une prière, une respiration à la fois.
Allah n’attend pas la perfection. Il aime votre effort. Il voit les mains tremblantes, les larmes non versées, les yeux fatigués. Et pourtant, Il dit :
« Invoquez-Moi ; Je vous répondrai. »
— Coran 40:60
Même si tout ce que vous pouvez dire, c’est : « Ya Allah, Aide-moi », cela suffit.
Et si personne ne te l’a dit aujourd’hui :
Vous n’êtes pas une charge. Vous n’êtes pas trop. Vous n’êtes pas dépourvu de foi parce que vous vous sentez faible. Même les prophètes ont été au même endroit que vous.
Et pourtant, ils étaient aimés.
Et pourtant, ils ont été choisis.
Et vous aussi, vous l’êtes.
Avec la difficulté vient la facilité.
Elle ne sera pas forcément bruyante. Elle ne viendra pas toujours en un seul instant. Mais elle arrivera.
Tout comme cela a été le cas pour eux.
Tout comme cela sera pour vous.






