Des milliers d’activistes venus du monde entier tentent de marcher vers Gaza en exprimant leur solidarité avec les Palestiniens qui subissent un blocus dévastateur et une attaque militaire intense.
Cependant, alors que cette Marche Mondiale vers Gaza se déroule, nombre de participants ont rencontré une résistance ferme — non pas directement de la part d’Israël, mais de pays voisins comme l’Égypte et la Libye, qui ont arrêté, bloqué et expulsé des centaines de manifestants pleins d’espoir.
1. Le rôle complexe de l’Égypte
L’Égypte détient le seul passage frontalier non israélien vers Gaza : la frontière de Rafah. Cet accès est vital pour l’aide humanitaire et la circulation civile, mais il est réduit depuis des années, principalement pour des raisons sécuritaires et politiques.
- Inquiétudes sécuritaires et de stabilité : L’Égypte doit faire face à ses propres défis liés à des groupes militants dans le Sinaï et craint que la liberté de mouvement à travers Rafah ne facilite le passage d’armes ou l’infiltration de groupes extrémistes.
- Alliances politiques et dynamiques régionales : Tout en étant sympatique à la cause palestinienne, l’Égypte coopère également avec Israël et les pays occidentaux pour maintenir la stabilité régionale et contrer ce qu’elle considère comme des menaces. Permettre de grandes mobilisations ou convois de protestation pourrait déséquilibrer cet équilibre fragile et provoquer des remous politique.
- Contrôle de la narration : L’Égypte craint que de vastes mobilisations internationales embarrassent ses gouvernements ou remettent en question ses positions officielles. La détention ou le refoulement des activists permet au Caire de contrôler la situation et d’éviter une escalation sur son territoire.
2. La position de la Libye
La Libye, en proie à un conflit interne persistant et à une gouvernance divisée, adopte également une attitude prudente.
- Sécurité et contrôle : Le gouvernement de l’est, qui détient une emprise sur des zones clés, a une capacité limitée et une volonté restreinte de soutenir les convois traversant son territoire. Il voit d’un mauvais œil la présence de groupes étrangers non coordonnés, surtout dans un contexte politique fragile.
- Eviter une escalade : La Libye ne veut pas mettre en danger ses relations avec ses voisins ou avec des puissances internationales en semblant soutenir des actions susceptibles d’accentuer les tensions.
3. Le contexte géopolitique général
- Pressions des puissances mondiales : L’Égypte comme la Libye subissent une pression diplomatique de la part d’alliés puissants — notamment les États-Unis et certains pays européens — qui soutiennent le droit d’Israël à la sécurité tout en appelant à une aide humanitaire. Équilibrer ces intérêts pousse souvent ces pays à restreindre toute mobilisation susceptible de perturber l’ordre établi.
- Craintes de fixer un précédent : Autoriser des manifestations massives ou des convois d’aide sans restriction pourrait encourager des actions similaires ailleurs, fragilisant ainsi la stabilité fragile de la région.
4. Les répercussions humanitaires
Le blocus de Gaza entraîne de graves pénuries de nourriture, médicaments, carburant et eau propre, les civils en payant le prix fort. La marche vers Gaza symbolise la frustration mondiale et l’exigence d’une aide urgente.
Cependant, le blocage des activistes montre que, dans le jeu géopolitique, les calculs politiques l’emportent souvent sur les besoins humanitaires — laissant ceux de Gaza isolés entre conflit et bureaucratie internationale.
5. Conséquences pour la marche
Malgré les arrestations et expulsions, les organisateurs insistent sur le fait que l’objectif du mouvement dépasse la simple présence physique. Il s’agit d’un symbole de résistance contre le silence et d’une manière de faire pression sur les gouvernements et les instances internationales pour qu’ils agissent.
La résistance de l’Égypte et de la Libye met en évidence la complexité des défis auxquels font face les activistes, tout en soulignant la sensibilité politique que suscite la question de Gaza. Si ces actions frustrent ceux qui veulent marcher, elles attirent également l’attention sur les restrictions que ces activistes veulent dénoncer.
La détention et l’expulsion des militants cherchant à rejoindre Gaza révèlent un maillage serré de préoccupations sécuritaires régionales, d’alliances politiques et de diplomatie internationale. Les mesures prises par l’Égypte et la Libye montrent à quel point la situation autour de Gaza, de ses frontières jusqu’aux enjeux mondiaux, reste délicate et tendue.
Comprendre pourquoi ces pays agissent ainsi est essentiel pour saisir les enjeux plus larges de la défense de Gaza dans un contexte géopolitique complexe et volatile.