Jahangir Mohammed, de l’Institut Ayaan, prévient que « l’accord de paix » de Donald Trump n’est qu’une pause dans une catastrophe en cours et que les Palestiniens continueront à mourir pendant des décennies.
C’est une nouvelle encourageante de constater une réduction de l’extermination quotidienne du peuple palestinien. Pourtant, il ne s’agit que d’une réduction, car les Palestiniens continueront à mourir pendant des décennies à cause des blessures, des effets de la guerre et d’un environnement invivable – si Israël choisit de ne pas reprendre ses crimes contre l’humanité.
Dans ce sombre contexte, la soi-disant « conférence de paix » à Charm el-Cheikh – au pays même des pharaons – n’était rien de moins qu’une célébration grotesque de l’ego, de la richesse et de l’impérialisme occidental.
Les dirigeants musulmans, agissant en sujets coloniaux obéissants de l’empire américain, sont montés en masse sur scène en signe de soumission. Qui a dit que le colonialisme était mort ? L’événement ressemblait à un cirque dirigé par l’ancien animateur de jeu télévisé devenu président, Donald Trump.
Si ce n’était pas si tragique, cela aurait pu être sombre et comique. Les séances de photos étaient tout droit sorties d’un mariage criard, avec des sourires maladroits et une théâtralité exagérée. Le massage des egos, l’autosatisfaction et les discours creux sur la « paix » ont révélé la véritable nature du rassemblement : un spectacle de vanité pour l’empire et ses vassaux.
Trump, vendeur accro à la richesse et au pouvoir, a parfaitement joué son rôle. Pour les Palestiniens, c’était une autre humiliation. Regarder leurs occupants et leurs facilitateurs porter un toast à la « paix » a dû donner l’impression d’assister à une moquerie de leurs morts. Cette performance n’était pas nécessaire.
Les véritables accords de cessez-le-feu ou trêves humanitaires sont souvent signés discrètement, sans tambour ni trompette. Mais il ne s’agissait pas de paix, mais de pouvoir, de profit et de théâtre politique. Les nations mêmes qui ont armé et financé le génocide israélien étaient présentes pour se prélasser sous les projecteurs : les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie et même l’Azerbaïdjan.
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Ce sont les mêmes gouvernements qui ont fourni des armes, une couverture politique et des ressources pour le génocide israélien à Gaza.Tout au long de ce spectacle – surnommé le « Sommet de la paix 2025 » – il n’y a eu aucune mention significative des souffrances endurées par le peuple palestinien. Il ne s’agissait pas de dire la vérité au pouvoir ; il s’agissait de l’adorer.
L’empire exige l’obéissance et ses sujets l’offrent volontiers en échange de richesses, de contrats et d’opportunités de photos.La journée a commencé à la Knesset, où Trump s’est vanté de l’efficacité avec laquelle Israël avait utilisé les armes fournies par les États-Unis.

Vint ensuite son moment d’hommage à Miriam Adelson, la donatrice sioniste milliardaire dont les contributions électorales de 100 millions de livres sterling l’ont aidé à revenir au pouvoir.
Trump l’a remerciée pour sa loyauté et lui a assuré qu’il avait tenu ses promesses : presque toute la Palestine, à l’exception de la Cisjordanie, était désormais sous le contrôle d’Israël.
Benjamin Netanyahu a répondu de la même manière, qualifiant Trump de « président le plus dévoué » jamais mis au service de la suprématie juive.
Il a félicité Trump pour avoir aidé Israël à « vaincre les ennemis de l’empire », c’est-à-dire ceux qui osent résister à l’occupation et à l’apartheid.Le spectacle à la Knesset était un pur culte des idoles. Les applaudissements qui ont retenti dans l’hémicycle ont fait écho à l’ovation debout que Netanyahu avait reçue autrefois au Congrès américain.
Il est souvent difficile de discerner qui dirige réellement l’empire américain : l’occupant de la Maison Blanche ou le Premier ministre israélien.En fin de compte, les Palestiniens se sont vu offrir non pas la justice mais une survie conditionnelle – une « chance de vie » s’ils acceptaient d’oublier leurs droits. Bien entendu, aucun de ces droits n’a été rétabli.
Le sommet d’hier n’était pas une conférence de paix ; c’était un spectacle grotesque de soumission. Et l’élément le plus tragique de tous a été la participation de dirigeants musulmans qui prétendaient suivre l’Islam alors qu’ils se trouvaient sur une scène qui a profané la mémoire des martyrs palestiniens.






