Il existe un verset dans le Coran dans lequel Allah, le Très-Haut, évoque le Jour du Jugement de manière profondément évocatrice. Il déclare :
« Certes, l’Heure approche – je semble en garder le secret – afin que chaque âme soit rétribuée selon ses efforts. »
(Sourate Ta Ha 20:15)
Ce verset est chargé à la fois de mystère et d’un sentiment d’urgence. Allah nous informe que l’Heure ultime approche – sans aucun doute. Pourtant, il indique aussi que c’est comme s’Il l’avait dissimulée. Les savants expliquent que cette expression constitue l’une des manières les plus puissantes de souligner à quel point la période du Jour du Jugement est totalement et parfaitement secrète.
Même les créatures les plus proches d’Allah — comme les anges supérieurs, tels Jibril (Gabriel), et les êtres humains parmi les plus honorés, comme les prophètes — n’ont pas accès au moment précis où l’Heure sonnera. Chaque âme, en réalité, reste également dans l’ignorance. La connaissance appartient exclusivement à Allah seul.
L’Heure cachée, mais imminente
Il y a une Dimension impressionnante dans ce secret. Le Jour du Jugement demeure entièrement voilé aux yeux des humains, et pourtant, il semble imminent. Cette dualité n’est pas un paradoxe, mais un appel à l’urgence. Le Prophète Muhammad ﷺ a un jour déclaré :
« Moi et l’Heure avons été envoyés de la même manière »
— et il montra ses index et majeur côte à côte.
Les savants interprètent cela comme signifiant que la venue du Prophète ﷺ elle-même marque le début de la dernière phase du monde. Même sans observer de grands signes cosmiques ou de chaos manifeste, le fait que le dernier messager soit déjà parmi nous est une preuve indéniable que la fin est proche.
Pourquoi le Coran ne s’attarde pas sur les signes
En parcourant le Coran dans son ensemble, une chose devient claire : les signes spécifiques du Jour du Jugement — qu’ils soient mineurs ou majeurs — ne sont mentionnés qu’avec peu de détails ou de manière indirecte. C’est en opposition avec la fascination que nous pouvons avoir pour eux. Nous cherchons des rumeurs sur Dajjal, des prédictions de catastrophes ou des scénarios apocalyptiques, mais le Livre sacré ne s’y appesantit pas comme nous le faisons.
Mais pourquoi ?
Parce que la véritable préparation ne réside pas dans la connaissance du moment précis où l’événement surviendra, mais dans la façon dont nous vivons avant qu’il arrive. En étudiant les nations qui ont été détruites à cause de leurs péchés, en observant les injustices et les tribulations d’aujourd’hui, et en accomplissant les actes d’adoration que Allah exige, nous préparaons déjà notre âme pour tout ce qui peut arriver, vu ou non.
En tant que croyants, notre foi repose en l’invisible. Et cette foi doit forger une immunité intérieure — un bouclier de croyance — assez fort pour résister à toute épreuve, que ce soit l’arrivée de Dajjal ou l’effondrement du monde qui nous entoure.
Dajjal : L’épreuve la plus redoutable qui reste sans nom
Le Prophète ﷺ a dit qu’il n’a jamais existé, depuis la période d’Adam jusqu’au Jour du Jugement, une épreuve plus grande que celle de Dajjal (l’Antéchrist). Pourtant, de manière étonnante, son nom ne figure pas une seule fois dans le Coran. Certains savants suggèrent même que cette omission vise à le minimiser, même si chaque prophète a averti son peuple à son sujet.
Ce qui nous protège véritablement de la tentation de Dajjal, ce n’est pas la connaissance exacte de qui ou de ce qu’il est, mais la foi — une croyance profonde et sincère. Lorsque le cœur est solidement ancré dans la foi, aucune épreuve, qu’elle soit grande ou petite, ne peut en faire vaciller la fondation.
La mission du Prophète : L’appel ultime à la vigilance
L’envoi du Prophète Muhammad ﷺ à l’humanité n’était pas simplement une miséricorde, mais aussi un avertissement. Un rappel définitif. Lorsqu’Allah l’a envoyé, le décompte du temps avait déjà commencé. Nous vivons dans le dernier chapitre de l’histoire de l’humanité. Et si cette réalité seule ne suscite pas en nous un sentiment d’urgence, alors aucun signe ou catastrophe ne le fera.
Le Prophète ﷺ a comparé la durée de toute l’existence humaine avant lui à la distance qui sépare le bout de votre index du bout du majeur. Il ne reste presque plus de temps.
Pour certains, la fin est déjà là
En regardant autour de nous, dans des régions comme Gaza, le Soudan, le Congo ou certaines parties de la Syrie — pour beaucoup, la fin du temps n’est pas une théorie, mais leur réalité. Ils vivent dans un monde de destruction, de pertes, de déplacés et de morts. Pour eux, la Troisième Guerre mondiale n’est pas une menace future, elle est déjà arrivée.
Et pourtant, nombre d’entre nous ne commencent à réfléchir ou à paniquer qu’au moment où la menace atteint notre porte. Mais Allah met à l’épreuve notre sincérité à travers cette différence. Sommes-nous seulement ébranlés lorsque le chaos s’installe dans notre vie ? Ou sommes-nous profondément liés à la douleur de notre communauté, où qu’elle se trouve ?
« Les croyants, dans leur compassion mutuelle, sont comme un seul corps — si une partie souffre, tout le corps en pâtit, en insomnie et en fièvre. »
(Hadith, Sahih Muslim)
Les tribulations s’étendent quand elles restent sans réponse
Une des raisons pour lesquelles les fitan (épreuves) — qu’elles soient politiques, spirituelles ou morales — prolifèrent sur la terre, c’est qu’elles ne sont pas contestées. Nous devenons insensibles. Nous nous adaptons au mal. Nous passons rapidement sur l’injustice. Ce négligence permet aux tribulations de s’envenimer et de se propager, atteignant des endroits qui, autrement, ne seraient jamais touchés.
Si nous attendons que le pire scénario atteigne notre foyer, il sera déjà trop tard : nous aurons échoué à faire preuve de prévoyance, d’empathie et de foi.
Réflexions finales
Le Jour du Jugement est certainement à venir. Mais son moment exact ? Caché. Inconnu. Peu importe, pour celui dont le cœur est déjà préparé.
Le Coran ne s’attarde pas sur les signes parce qu’il nous enseigne quelque chose de plus essentiel : le moment opportun pour revenir à Allah, c’est maintenant. Le moment de se repentir, c’est maintenant. Celui de vivre avec dessein, urgence et sincérité — maintenant.
Ne tardez donc pas à vous réveiller en attendant que le monde s’effondre. Réveillez-vous avant que cela arrive. Car pour certains, il est déjà tombé en ruines.
Et pour nous tous, ce Jour — cette Heure — n’est jamais bien loin.
