Le poste frontière de Rafah entre Gaza et l’Égypte reste fermé malgré des semaines de négociations et des « accords » signalés suite au cessez-le-feu entre Israël et le Hamas – prolongeant l’isolement de plus de deux millions de Palestiniens piégés dans l’enclave assiégée.
Autrefois décrit comme la « porte de la vie » de Gaza, Rafah est désormais devenu un symbole de paralysie politique et de désespoir humain.
Le terminal est fermé depuis le 7 mai 2024, lorsque les forces israéliennes ont lancé un assaut sur la ville de Rafah et pris le contrôle du côté palestinien du terminal. L’attaque a stoppé tout mouvement de personnes et d’aide humanitaire, coupant le seul lien direct de Gaza avec l’Égypte et le monde extérieur.
Depuis l’incursion israélienne, le contrôle de Rafah est devenu une question controversée entre Israël, l’Autorité palestinienne (AP) et le Hamas, l’Égypte jouant le rôle de médiateur dans les négociations sur un nouveau cadre opérationnel via les canaux internationaux.
Israël a insisté sur le fait que le passage ne rouvrirait pas tant que de « nouveaux arrangements de sécurité » ne seraient pas en place pour empêcher qu’il soit utilisé à des « fins militaires ». Le Hamas a rejeté ces conditions, les qualifiant de chantage politique qui sape l’accord de cessez-le-feu.
L’Autorité palestinienne a proposé de reprendre partiellement ses opérations pour permettre le retour des voyageurs bloqués, mais Israël aurait rejeté la proposition, gardant le passage fermé « jusqu’à nouvel ordre ».
Des sources diplomatiques indiquent que des discussions sont en cours sur un plan qui confierait à l’Autorité palestinienne la responsabilité du passage, soutenue par la Mission d’assistance aux frontières de l’UE (EUBAM Rafah).
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Selon l’arrangement proposé, Israël conserverait une supervision technique à distance via son unité de liaison militaire COGAT, tandis que l’Égypte s’occuperait de la sécurité et de la coordination sur le terrain.
Mise en œuvre bloquée
Les pourparlers organisés à Charm el-Cheikh et parrainés par l’Égypte, le Qatar et la Turquie – avec la participation des États-Unis – auraient abouti à un projet de plan de réouverture progressive. La proposition envisage d’autoriser d’abord le passage des convois humanitaires, puis de limiter les déplacements des patients médicaux, des étudiants et des résidents étrangers.
Cependant, la mise en œuvre est au point mort en raison des demandes israéliennes que le Hamas remette les dépouilles de ses soldats et de ses prisonniers avant toute réouverture.
Malgré l’annonce du cessez-le-feu, les violences se sont poursuivies dans toute la bande de Gaza. Selon le Bureau des médias du gouvernement, les forces israéliennes ont commis plus de 47 violations depuis le début de la trêve le 10 octobre, tuant au moins 211 Palestiniens et en blessant près de 600.
Pour les habitants de Gaza, la fermeture de Rafah a renforcé le sentiment que le cessez-le-feu n’a guère changé sur le terrain. Les mouvements, le commerce et les évacuations médicales restent pratiquement gelés, les agences humanitaires avertissant que les approvisionnements en aide diminuent et que les hôpitaux ont du mal à fonctionner.
Alors que les jours se transforment en semaines et que les portes restent verrouillées, les habitants de Gaza affirment que la fin tant annoncée des combats n’est qu’une nouvelle pause dans un siège ininterrompu – une pause qui continue de définir la vie dans la bande assiégée près de deux décennies après le début du blocus.






