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“Un indice de plus de l’entrisme islamiste” : l’accusation qui choque l’Europe

L’Europe a rarement été aussi secouée qu’en découvrant qu’une institution majeure de son architecture, le Conseil de l’Europe, avec la participation active de la Commission européenne, s’est lancée tête baissée dans une campagne de promotion du hijab. Soupçon de confusion ou révélateur d’une tendance profonde ? Zoom sur une affaire qui n’a laissé personne indifférent.

La campagne du hijab : une opération de communication qui fait tache

Tout commence par une courte vidéo promotionnelle, au format familier des réseaux sociaux. On y voit une jeune femme, sourire franc, le visage progressivement recouvert d’un voile, suivie d’autres visages subissant la même transformation. Le tout, sur fond de messages frappants : « La liberté est dans le hijab », « Joy in hijab » ou « la joie dans le hijab ». Ces images, diffusées dans le cadre d’une campagne cofinancée par la Commission européenne, n’émanent pas, contre toute attente, d’une organisation religieuse islamique, mais bien du Conseil de l’Europe.

Le ton se veut inclusif. Pourtant, en quelques heures seulement, la vidéo provoque une onde de choc. Sur réseaux sociaux et médias, ce spot suscite une avalanche de réactions indignées, allant de la perplexité jusqu’à l’accusation de trahir certains principes fondamentaux européens.

Des valeurs à géométrie variable ?

Ce qui aurait pu relever de l’anecdote maladroite s’est mué en véritable affaire. Pour le député européen François-Xavier Bellamy, chef de la délégation Les Républicains au sein du groupe du Parti populaire européen (PPE), ce n’est pas un incident isolé. La campagne, rapidement suspendue, serait, selon lui, le symptôme d’influences prenant racine au cœur même des institutions européennes.

  • Le Conseil de l’Europe, rappellent certains, est une institution distincte de l’Union Européenne, mais ici le soutien financier et la participation de la Commission européenne ajoutent à la confusion et à la polémique.
  • Des affiches à destination du public avaient aussi présenté le hijab comme « un choix » ou « un droit humain ».
  • La campagne était officiellement destinée à célébrer la diversité et à lutter contre les discours de haine antimusulmans.

Mais l’accusation la plus frappante vise un décalage fondamental entre les valeurs européennes affichées – égalité, émancipation, droits des femmes, diversité au sens large – et celles associées à l’islam ainsi que le souligne la source, notamment sur la condition des femmes, l’homosexualité, les mœurs LGBT ou des règles comme l’abattage halal.

Promotion du hijab ou promotion de la charia ?

Selon cette analyse, promouvoir une telle campagne revient à soutenir, d’une certaine manière, un corpus législatif et religieux bien défini : la charia. Le port du hijab, dans cette logique, serait l’une des manifestations visibles d’un ensemble de lois considérées comme non négociables car présentées comme dictées par Dieu pour toute l’humanité. Ainsi, loin de s’inscrire dans la tradition européenne du pluralisme fondé sur le libre choix et la tolérance religieuse, ce type d’initiative est vu comme une brèche laissant entrer non seulement des points de vue, mais aussi des exigences et des normes pour le moins incompatibles avec celles qui fondent l’Union européenne.

Il est également rappelé que, selon certains tenants de cette lecture, le choix de la religion en islam n’existerait pas réellement, l’apostasie pouvant être passible de la peine de mort selon les textes. Dès lors, associer la liberté au hijab dans un message institutionnel soulèverait un paradoxe explosif.

Secousses dans l’Europe : malaise ou tournant ?

Ce scandale inattendu, qui a mené à la suspension rapide de la campagne à la suite du tollé, illustre-t-il une simple erreur de communication ou bien l’émergence de logiques d’entrisme, comme l’affirment certains élus et commentateurs ? Une chose est sûre : le débat reste ouvert, et le malaise palpable. L’Europe saura-t-elle tirer les leçons de cette affaire ou, une fois le tumulte passé, reprendra-t-elle son chemin comme si de rien n’était ?

Parfois, une simple vidéo promotionnelle agit potentiellement comme un miroir grossissant et, pourquoi pas, comme un réveil salutaire. À vous de juger… mais une pause critique s’impose avant de cliquer sur « Partager » la prochaine fois !

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