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Test Faces UN sur la Palestine : Comprendre les enjeux et les implications

La scène est prête pour la prochaine Conférence Internationale des Nations Unies sur la Résolution Pacifique de la Question de la Palestine et la Mise en œuvre de la Solution à Deux États.

Cette session, prévue du 17 au 20 juin 2025, sera présidée par le président Emmanuel Macron de France et par le prince héritier Muhammad bin Salman bin Abdul Aziz du Royaume d’Arabie Saoudite. La France, ainsi que plusieurs autres pays, envisagent de reconnaître officiellement l’État de Palestine. En réponse, Benjamin Netanyahu a déclaré qu’en cas de reconnaissance, Israël ripostera en annexant formellement les Territoires Palestiniens Occupés.

En vérité, ces menaces n’ont qu’une valeur symbolique, non parce qu’Israël ne pourrait pas prendre des mesures pour saboter l’émergence d’un État palestinien, mais parce qu’il ne cesse de faire cela depuis plusieurs décennies, en accelerant ses efforts ces dernières années.

Les infos quotidiennes en provenance de Gaza deviennent insupportables. Après 18 mois de destruction, Israël a accepté une trêve en mars dernier, mais l’a rapidement rompue, tout en redoublant ses plans d’épuration ethnique et d’annexion de vastes zones du territoire.

Chaque jour, des rapports évoquent des bombardements ou des tirs israéliens ayant tué de nombreux Palestiniens dans des refuges ou lors de distributions alimentaires. D’abord, Israël nie chaque incident, puis affirme n’avoir rien à voir avec la situation — accusant Hamas ou prétendant que leurs soldats ont “été contraints de tirer en l’air” pour contrôler des foules agitées.

Quand toutes les autres excuses échouent, ils annoncent qu’un comité militaire mène une enquête, tout en accusant ceux qui anticipent ou jugent les conclusions de manifester un préjugé anti-israélien. La responsabilité demeure inébranlable, et les morts continuent.

Le plan du gouvernement Netanyahu pour Gaza se précise. La prétendue mission humanitaire israélo-américaine dans la bande de Gaza vise en réalité à faciliter leur “épuration ethnique”. D’abord, des opérations de nettoyage sont menées dans le nord, délogeant autant de Palestiniens que possible sur 80 % de Gaza, qui sont déplacés vers des zones densément peuplées le long de la frontière sud.

Par la suite, après avoir refusé de leur fournir de la nourriture pendant trois mois, Israël établit dans le sud des sites de distribution qui deviennent les seuls points d’accès pour se nourrir. Face à l’afflux de Palestiniens désespérés, l’armée israélienne utilise des tirs en live pour disperser la foule. Toute cette opération est criminelle, et pourtant, elle se poursuit.

La situation en Cisjordanie ne cesse de se détériorer. Des mois d’assauts ont fait 1 000 morts palestiniens et détruit les habitations de 40 000 personnes. Le gouvernement israélien a autorisé la création de 22 nouvelles colonies, la confiscation d’autres terres palestiniennes, ainsi que la construction de voies réservées aux Juifs, accentuant la fragmentation du territoire. La Cisjordanie se cantonne davantage, isolant les lieux de vie palestiniens les uns des autres.

Israël suit le “Plan Drobles”, élaboré en 1978 par Mattityahu Drobles de l’Organisation Sioniste Mondiale. Il prévoyait la conquête totale de la Cisjordanie via la création de blocs de colonies reliés par des infrastructures routières, divisant le territoire et empêchant la formation d’un État palestinien contiguous.

Dans les années 1970, les gouvernements travaillistes israéliens avaient rejeté cette idée, en construisant des colonies le long des lignes de 1967. Lorsque le Likud a pris le pouvoir, il a adopté la vision de Drobles, amorçant sa mise en œuvre sans en faire officiellement déclaration. Aujourd’hui, c’est une réalité.

Les Palestiniens vivant à Jérusalem-Est ne sont pas en meilleure posture. Ils subissent des menaces de confiscation de leurs maisons et biens, tout en voyant Israël exploiter la “archéologie militarisée” pour s’approprier des sites historiques importants, souvent en ignorant leur signification pour les musulmans ou chrétiens palestiniens.

Les chrétiens et musulmans qui cherchent à prier lors de leurs jours saints sont violemment réprimés ou harcelés, tandis que des fidèles juifs, qui commettent des violations du “statut quo” à Haram al-Sharif, bénéficient de la protection de l’armée israélienne. Si autrefois ces violations étaient commises par quelques extrémistes, aujourd’hui, des milliers, y compris des responsables gouvernementaux, envahissent chaque année le lieu saint.

Ce contexte fera des réunions de l’ONU un véritable test de volonté. Le camp israélien, soutenu par les États-Unis, s’alignera-t-il face à la communauté internationale ? La question reste ouverte : d’autres nations auront-elles la détermination nécessaire pour affronter Israël et agir en conséquence ?

Au-delà de la reconnaissance formelle des droits palestiniens, il ne suffit plus de paroles ou de résolutions condamnant les politiques israéliennes. L’Europe ne peut pas dénoncer la colonisation et le génocide à Gaza tout en étant le plus grand acheteur d’armes israéliennes. Sans sanctions efficaces, comme l’ont montré l’Espagne, ou boycotts des produits des colonies, comme l’Irlande, rien ne changera.

Ce que décideront les prochaines sessions de l’ONU dépasse la simple reconnaissance d’un État palestinien : c’est la survie de la primauté du droit international, le respect des traités relatifs aux droits de l’Homme et l’intégrité même de l’Organisation des Nations Unies qui sont en jeu.

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