Regardez attentivement cette image et examinez-la en détail. Elle a été prise par un photographe français et est aujourd’hui exposée au Muséum National d’Algérie.
Cet article a pour but de mettre en lumière cette héroïne algérienne, Ghazala bent Ammar, qui a inventé des méthodes originales pour défendre son honneur ainsi que celui des femmes en Algérie.
Le nom Ghazala se traduit par « gazelle » en anglais. La gazelle est une créature connue pour son élégance et sa grâce, symbole de beauté, d’agilité et de rapidité. « Bent » signifie fille, tandis que « Ammar » correspond au nom de son père.
Le photographe français qui a capturé cette photo emblématique a relaté dans ses mémoires : « Je n’ai jamais eu autant peur de ma vie que lorsque j’ai pris cette photo de cette femme dans l’Aurès. » La femme sur la photo est une grande figure de la lutte algérienne, la martyre Ghazala Bent Ammar, originaire de Taz, dans la province de Tébessa, de ce pays cher à un million de martyrs : l’Algérie.
Il convient de rappeler que la France a occupé l’Algérie pendant 132 ans, de 1830 à 1962. J’avais 11 ans lorsque l’Algérie a obtenu son indépendance, le 3 juillet 1962. La lutte pour l’indépendance a coûté la vie à 1,5 million de martyrs, et l’histoire retiendra toujours le courage des hommes et des femmes algériens.
Malheureusement, le chemin vers la liberté a été sanglant et marqué par la violence. Comme le disait un membre républicain de la Chambre des Représentants des États-Unis, Charlie Dent : « La liberté ne se conquiert pas sans prix. »
Ghazala bent Ammar : une femme libre et fière arabe
Dès que Ghazala entendait le rugissement des véhicules ennemis français, elle gravissait immédiatement le toit de sa maison pour crier. Les femmes, entendant son appel, accouraient vers elle, se rassemblant dans la cour intérieure.
Cette cour, utilisée pour battre les grains (blé et orge), était un lieu de rassemblement pour de nombreuses femmes, allant de 7 à 60 ans. Celles-ci se tenaient par la main, formant un seul groupe humain. Si des soldats français tentaient d’agresser une femme, des dizaines d’autres lui tenaient les mains pour empêcher toute attaque sexuelle.
Ghazala avait aussi inventé une huile d’oignon que les femmes mettaient dans des bouteilles avant de la pulvériser sur leur corps lorsque l’ennemi approchait. Elle se barbouillait également le visage et les membres avec du charbon extrait des pots d’argile ou du fumier de bois, pour dissuader les soldats français. Parfois, elles utilisaient aussi des excréments humains ou animaux pour repousser l’approche des soldats.
Ghazala bent Ammar est une femme courageuse, surtout connue pour avoir innové une méthode ingénieuse et sans précédent pour protéger les femmes algériennes lors de l’occupation française. Sa créativité a permis de forcer les soldats à garder leurs distances.
Mais lorsque l’ennemi français a découvert qu’elle représentait la résistance en l’absence des hommes, un officier SAS lui a fracassé les côtes avec le pompon de son fusil. Elle a vomi du sang pendant trois jours avant de succomber à ses blessures.
Voici donc l’histoire de cette femme libre, fille des montagnes de l’Aurès, Ghazala bent Ammar. Cet acte noble fut l’un des accomplissements majeurs de la glorieuse Révolution algérienne. J’ai découvert cette histoire lors de ma visite au Muséum National d’Algérie en février dernier.
Son récit m’a profondément émue, et en la regardant dans les yeux, j’ai ressenti comme une révérence immense des montagnes envers elle. Elle était une âme pure et intelligente, à une époque où l’honneur des femmes était plus précieux que la vie elle-même. Elle est une héroïne, un modèle inspirant.
Pour conclure, je dirais que Ghazala bent Ammar demeure une légende algérienne dont le nom est facile à retenir mais difficile à oublier.