Une immense vague de colère publique s’est déployée récemment aux Pays-Bas, où une large partie de la capitale administrative a été peinte en rouge, symbolisant la montée de la protestation contre le soutien continu du gouvernement néerlandais à Israël.
Une mobilisation historique aux Pays-Bas
Ce mouvement de masse est considéré comme l’une des plus importantes manifestations de l’histoire récente du pays, et l’élan semble s’amplifier de jour en jour.
Il y a quatre semaines, près de 100 000 personnes ont déferlé dans les rues, exigeant que le gouvernement néerlandais trace une ligne rouge claire contre ce qu’ils décrivent comme un génocide israélien à Gaza. La dernière manifestation a attiré encore plus de participants, avec une colère croissante dirigée contre le Premier ministre par intérim Dick Schoof et son cabinet provisoire, qu’ils accusent de complicité dans les atrocités en cours.
Des voix qui se font entendre
« C’est incroyable de voir autant de gens ici. Je suis vraiment fière, mais aussi profondément frustrée et triste », confie une manifestante. « Notre gouvernement refuse d’écouter – nous, la raison, ou la douleur du peuple palestinien. »
Parmi les orateurs de la manifestation se trouvait la Dr. Sali Alsi, médecin ayant récemment séjourné à Gaza. Son témoignage donnait un aperçu poignant de la réalité du terrain.
« En tant que médecin, on veut aider. Mais c’est tellement douloureux – entendre les cris des patients, voir des mères perdre leurs enfants… c’est insupportable », racontait-elle avec émotion.
Pour de nombreux manifestants, ses mots illustrent ce que aucune statistique ou reportage ne peut exprimer : le coût humain de l’inaction politique.
Une solidarité mondiale et une tension croissante
Malgré la frustration grandissante envers le gouvernement, la concentration de la protestation demeure principalement sur Gaza. Les manifestants insistent sur le fait que, bien que l’attention mondiale se tourne ailleurs, les atrocités dans la bande de Gaza persistent et doivent rester au cœur des préoccupations, sans être éclipsées par les développements régionaux, notamment les frappes israéliennes récentes sur l’Iran.
« C’est la cinquième pays que Israël attaque en moins de deux ans. Mais cela ne doit pas nous faire oublier la situation à Gaza », insiste un manifestant. « Les morts ne s’arrêtent pas – et il faut que cela cesse. »
Au-delà des frontières néerlandaises, cette démonstration de solidarité s’est également cristallisée à Bruxelles, à l’occasion de réunions clés de l’Union européenne où le futur de l’accord d’association UE-Israël est évoqué. Le gouvernement belge a annoncé qu’il réexaminait cet accord, invoquant les violations des droits humains par Israël. Mais beaucoup de protestataires pensent que l’UE tarde délibérément à agir.
« L’UE traîne des pieds. Un rapport officiel de novembre dernier confirmait déjà que des crimes de guerre étaient commis à Gaza », affirme un organisateur. « Qu’attendent-ils ? »
Un appel à l’action face à une crise morale
Les taux de participation élevés, la passion des manifestants et l’ampleur de ces rassemblements mettent en lumière l’écart croissant entre l’opinion publique et les politiques menées en Europe. Alors que de plus en plus de citoyens rejettent ce qu’ils perçoivent comme une hypocrisie morale, un message universel résonne : le monde ne peut plus détourner le regard.