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L’importance du calendrier islamique : pourquoi il compte vraiment dans la vie des musulmans

Alors que le mois de Muharram approche et que nous accueillons la nouvelle année islamique, il s’agit d’une occasion puissante de faire une pause—non seulement pour marquer la date, mais aussi pour réfléchir à ce que cela implique de vivre selon le calendrier que Dieu a choisi pour nous.

Contrairement aux calendriers humains conçus pour des raisons administratives ou économiques, le calendrier islamique est ordonné par une volonté divine. Il ne s’agit pas simplement d’une tradition culturelle : c’est sacré. Comme Allah nous le rappelle dans Soura At-Tawbah :

« En vérité, le nombre de mois auprès d’Allah est de douze mois [lunaire], inscrits auprès d’Allah depuis le jour où Il créa les cieux et la terre… » (Coran 9:36)

Ce verset nous enseigne quelque chose de profond : la structure du temps, telle que nous sommes censés la vivre, n’est pas arbitraire. Allah lui-même a décrété douze mois lunaires, en ancrant nos jours, nos actes de culte et notre histoire dans un rythme qui est en harmonie avec Sa volonté divine. Le calendrier lunaire n’est pas une commodité ; c’est un commandement. Il fait partie de notre shari’ah—le cadre même de notre mode de vie.

Cependant, beaucoup d’entre nous, surtout ceux vivant en Occident, n’évoquent rarement le calendrier islamique en dehors de quelques moments clés. Peut-être que nous remarquons Rajab, devenons plus attentifs en Sha’ban, et bien sûr Ramadan arrive. Après l’Eid, le regard revient au calendrier grégorien, aligné avec les jours fériés, lessemestres scolaires et les trimestres financiers. Le calendrier islamique s’efface peu à peu dans l’arrière-plan, devenant invisible dans notre vie quotidienne.

Mais qu’est-ce que cela fait à nos cœurs ?

Un temps déconnecté, une identité fragilisée

Lorsque nos cœurs battent au rythme d’un calendrier qui n’a pas été façonné pour nous, il est facile de se sentir désorienté. On vit selon un temps qui ne raconte pas notre histoire. On mesure ses mois avec un système qui ne célèbre pas nos valeurs. Lentement, subtilement, notre lien avec le temps sacré de l’islam s’affaiblit—tout comme celui qui nous relie à une ummah qui est censée avancer ensemble.

Imaginez qu’un enfant grandisse en étant plus excité par les anniversaires ou le Nouvel An que par Eid. Au fil du temps, Eid perd son sens. Il devient simplement un autre jour de repos. La même chose arrive lorsque nous traitons Muharram ou Dhul Hijjah comme n’importe quel autre mois. Sans signification, le temps sacré se fane dans le temps profane. Et le temps profane ne parle pas à votre âme.

Ramener le sacré dans notre quotidien

Il n’est pas nécessaire d’inventer de nouvelles fêtes ou rituels. Même une simple prise de conscience peut être puissante. Savoir que quelque chose de significatif s’est produit durant un mois islamique précis—qu’il s’agisse de l’Hégire en Muharram ou de l’Isra’ et Mi’raj en Rajab—nous ancre dans notre histoire. Cela aligne nos propres chronologies avec la chronologie divine.

Pensez à la façon dont la culture embrasse des mois comme le Mois de l’Histoire des Noirs ou le Mois de la Sensibilisation à la Santé Mentale. Ces périodes ne sont pas seulement symboliques : elles servent à éduquer, honorer et réfléchir. Nous pouvons faire de même avec notre calendrier islamique : commémorer, se rappeler, réfléchir.

Voici quelques moyens faciles de commencer :

  • Suivez les mois islamiques : Ayez un calendrier lunaire visible chez vous.
  • Parlez des dates islamiques : Partagez avec vos enfants ou votre famille des histoires liées à chaque mois.
  • Ressuscitez la sunnah de la vision du croissant : Sortez à la fin de chaque mois pour regarder la nouvelle lune. C’est une belle pratique qui vous reconnecte à la nature, au ciel, et à la sunnah.
  • Utilisez des outils numériques : Employez des applications ou widgets qui affichent à la fois les dates grégoriennes et hijri pour rester conscient au quotidien.

Un temps qui touche l’âme

Le calendrier islamique ne concerne pas uniquement le début du Ramadan ou le jeûne d’Ashoura. Il s’agit d’un alignement plus profond. Vivre selon le calendrier que Dieu a conçu, c’est vivre en harmonie avec le rythme de votre foi. C’est se connecter à une ligne du temps qui ne mesure pas seulement vos jours, mais qui façonne aussi votre identité.

Ce Muharram, ne tournons pas simplement la page. Reconnectons-nous au temps sacré—car lorsque nous le faisons, nous retrouvons non seulement notre histoire, mais aussi notre place en son sein.

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