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Les six scientifiques arabes mystérieusement assassinés : l’histoire et les secrets derrière leur mort

Le Dr. Samia Abdel Rahim Maimani a été la première neurochirurgienne femme en Arabie Saoudite. Animée par une volonté forte de suivre la voie de la neurochirurgie, elle voulait servir dans ce domaine après la perte de son père, décédé suite à une fracture du crâne consécutive à un accident de voiture. La plus grande réussite de sa carrière fut la mise au point d’une technique permettant d’accéder au cerveau sans avoir à retirer la section osseuse.

Samia est née au Royaume d’Arabie Saoudite le 8 août 1955. Elle a intégré la faculté de médecine de l’Université King Faisal, motivée par le deuil de son père, Abdul Rahim Maimani. Cependant, elle a rencontré d’importants obstacles scientifiques, car en Arabie Saoudite, il n’existait pas encore de formations avancées en neurochirurgie.

Plus tard, elle a poursuivi ses études à l’université renommée Charles R. Drew University of Medicine and Science, aux États-Unis. Cette université dispose d’un centre de recherche offrant une formation clinique rigoureuse et des possibilités de recherches à la pointe de la technologie. Pendant ses études, elle a pu réaliser ses ambitions, faisant des découvertes et des inventions remarquables dans son domaine. La docteure saoudienne a obtenu plusieurs brevets dans divers secteurs médicaux.

Les trois inventions de la Dr. Maimani :

  • Appareil de relaxation nerveuse : composé d’unités de simulation utilisant des ordinateurs avancés, il permet de contrôler et de stimuler des nerfs crâniens paralysés afin de les mobiliser et de favoriser leur guérison.
  • Appareil Gong : un dispositif unique au monde qui agit sur les cellules nerveuses en contrôlant avec précision le moment d’ouverture et de fermeture des connexions, permettant une stimulation extrêmement précise.
  • Dispositif de détection précoce du cancer du cerveau : elle a obtenu des brevets pour ses trois inventions auprès du Conseil médical américain.

Et après ?

Le conflit s’est intensifié lorsque l’une des plus grandes entreprises fabriquant des dispositifs médicaux lui a proposé de lui racheter ses brevets en échange d’une somme d’argent conséquente, d’une vie confortable et de la citoyenneté américaine. La jeune médecin a refusé catégoriquement cette proposition en déclarant : « Les bénéfices de mon invention doivent profiter au monde entier, pas seulement à une région spécifique. » Elle a résisté aux pressions, poursuivant ses recherches avec l’espoir que ses innovations permettraient de vaincre certaines maladies. Malheureusement, certains intérêts financiers plurent plus que la véritable guérison.

La vie de la Dr. Maimani a été brutalement interrompue

Selon les rapports de la police californienne, le 20 octobre 1997, la docteure a été sauvagement assassinée dans son appartement. Son corps a été retrouvé étendu dans un réfrigérateur brisé, au bord de la rue. Les enquêteurs ont arrêté le gardien de l’immeuble, dont les empreintes ont été relevées sur la scène du crime. A l’époque, elle avait 42 ans. (Source : Wikipedia)

Pour aggraver le drame, en juin 2024, Ahsan Ali Abbasi a publié un article sur Medium dans lequel il indique que l’affaire reste mystérieuse et qu’un doute subsiste quant à la véritable cause de sa mort. La disparition de ses inventions et brevets alimente également les spéculations, laissant penser qu’elle aurait été assassinée pour des raisons liées à la propriété intellectuelle.

Tous ces éléments renforcent la suspicion que sa mort n’était pas ordinaire, mais plutôt une exécution orchestrée, possiblement par une organisation criminelle ou un actant puissant cherchant à éliminer une menace ou à s’emparer de ses découvertes. Il s’agit d’un cas de meurtre rémunéré, connu aussi sous le nom de contrat de killing. Ce crime, impliquant un accord illicite avec contrepartie financière ou autre, ne laisse aucun doute : Samia Maimani restera dans les mémoires comme la toute première femme neurochirurgienne d’Arabie Saoudite.

En cherchant des informations sur cette affaire, j’ai également découvert au moins cinq autres scientifiques arabes morts de façon mystérieuse et brutale. Voici leurs noms et un bref aperçu de leur parcours :

– Samir Najib : éminent scientifique égyptien en nucléaire, assistant professeur à l’Université de Detroit, tué le 17 août 1967 dans un accident de voiture alors qu’il rentrait chez lui en Égypte.
– Nabil Al Kalani : un autre scientifique égyptien, ayant découvert que 1 kg d’uranium déploie 3 millions de fois plus d’énergie que le pétrole ou le gaz. Son corps a été retrouvé dans une rivière sans identification, en janvier 1975.
– Hassan Al Sabbah : ingénieur électrique libanais diplômé de l’Université américaine de Beyrouth, auteur de 52 inventions. Il est mort dans un accident de voiture le 31 mars 1935.
– Ali Mostafa Moshrefa : surnommé « l’Einstein arabe », ayant travaillé avec Albert Einstein lui-même, il est mort subitement d’une crise cardiaque. Certains pensent qu’il aurait été tué par les services secrets israéliens, sans preuve tangible.
– Yahya Mashad : scientifique nucléaire égyptien, retrouvé mort à Paris le 14 juin 1980. Son assassinat a été révélé par un ancien agent du Mossad, Victor Ostrovsky, dans son ouvrage publié en 1991, dans lequel il raconte l’élimination du chercheur.

La disparition de ces brillants esprits représente une perte considérable pour la science. On ne saura probablement jamais qui a réellement commandité ces morts, ni pourquoi. Il est largement reconnu que le Mossad israélien a une longue histoire d’assassinats ciblés contre des élites scientifiques dans le monde entier, notamment des physiciens et nuclearistes iraniens.

Parmi les pistes possibles, Victor Ostrovsky, ancien agent du Mossad, a avoué que ses collègues avaient participé à l’un des assassinats. La question reste ouverte : si ce n’est pas Israël, alors qui ? La réalité montre que plusieurs de ces morts suscitent des soupçons graveleux, laissant entendre que des puissances ou organisations mondiales continueraient à éliminer des scientifiques pour protéger leurs intérêts ou leur pouvoir.

En définitive, ces tragédies témoignent de la dangerosité des enjeux liés à la connaissance et au pouvoir, et de la profonde omerta qui entoure ces affaires. La mémoire de Samia Maimani demeure comme celle d’une pionnière, d’une voix d’émancipation et d’innovation dans la sphère médicale en Arabie Saoudite.

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