Dans le Coran, Allah exprime une déclaration claire et directe :
« Si vous êtes reconnaissants, Je vous augmenterai [en faveur]; mais si vous êtes ingrats, Mon châtiment sera sévère. » (Coran 14:7)
Ce verset n’est pas seulement une incitation spirituelle, il établit une loi, une vérité métaphysique qui régit notre réalité autant que la gravité. La gratitude engendre une augmentation. L’ingratitude mène à la perte.
La gratitude, une loi spirituelle
Tout comme la physique newtonienne explique le mouvement et la gravité, la gratitude est un principe qui gouverne le bien-être spirituel et émotionnel. C’est une équation métaphysique :
Gratitude = Augmentation des bénédictions
In gratitude = Diminution des bénédictions
Si nous faisons preuve de gratitude, Allah nous donnera davantage pour être reconnaissants. Si nous sommes ingrats, Allah peut nous donner encore plus de raisons de nous plaindre.
Cette vérité se manifeste non seulement au niveau individuel mais aussi à l’échelle des sociétés. Lorsque les populations, collectivement, adoptent l’habitude de se plaindre et de se sentir entitled plutôt que de manifester de la gratitude, cela peut entraîner un déclin spirituel, émotionnel et matériel de toute une communauté.
Se plaindre ne fait qu’attirer plus de raisons de se plaindre
Nous ne réalisons souvent pas à quel point nous tenons pour acquis de nombreuses bénédictions—jusqu’à ce qu’elles disparaissent. Des choses aussi simples que les cils, qui protègent nos yeux, ou l’humidité naturelle de nos yeux, sont des bénédictions souvent négligées.
Pourtant, lorsque ces éléments nous manquent, nous en comprenons la valeur. Chaque partie de notre corps, chaque moment de calme intérieur, chaque repas est un cadeau. Même la stabilité d’un gouvernement—aussi imparfait soit-il—peut représenter une source de sécurité dans un monde chaotique. Comme le dit un proverbe célèbre : « Même la pire forme de gouvernement vaut mieux que l’anarchie. »
Le Prophète Youssef (paix soit sur lui), trahi par ses frères, n’a pas répondu par la vengeance lorsqu’il s’est retrouvé en position de pouvoir. Il a dit :
« Il n’y aura pas de reproche contre vous aujourd’hui. Allah vous pardonnera, car Il est le plus miséricordieux des miséricordieux. » (Coran 12:92)
Cette réponse prophétique nous enseigne qu’en dépit de l’adversité, les croyants doivent dépasser la bitterness. Voilà le fruit d’une vraie gratitude.
Dépression et gratitude : une confirmation moderne
La psychologie moderne valide cette vérité ancienne. Une étude réalisée à l’Université de Californie, Davis, a montré que les personnes souffrant de dépression s’amélioraient notablement lorsqu’elles commençaient à écrire chaque jour dix choses pour lesquelles elles étaient reconnaissantes. Sur une courte période, leur santé mentale s’est améliorée. La gratitude permet de reprogrammer le cerveau : elle modifie notre focalisation, passant de la pénurie à l’abondance, de ce qui manque à ce qui est précieux.
Leçons historiques : la gratitude comme outil de survie
Observez l’Histoire : lorsque des civilisations frappent des calamités—comme l’invasion mongole ou les conflits contemporains en Syrie—cela devient souvent un signal d’alarme. Quand Damas était stable, ses habitants vivaient confortablement. Mais des années plus tard, cette paix s’est transformée en chaos. Pourquoi ? La ingratitude pourrait-elle jouer un rôle ?
Allah offre une parabole dans le Coran :
« Et Allah donne l’exemple : une ville sûre et tranquille, ses moyens de subsistance venant abondamment de partout, mais qui a nié les faveurs d’Allah. Allah les a alors fait goûter à la misère et à la peur, pour ce qu’ils faisaient. » (Coran 16:112)
Lorsque nous perdons la capacité d’apprécier ce que nous avons, nous risquons de le perdre complètement.
Les bénédictions cachées dans l’épreuve
Ibn Abbas, compagnon du Prophète Muhammad (paix soit sur lui), expliquait que chaque épreuve recèle trois bénédictions dissimulées :
-
Cela aurait pu être pire.
-
Ce qui concerne votre vie ici-bas (dunya), pas votre religion (deén).
-
Ce qui se passe dans cette vie, pas dans l’au-delà.
En adoptant cette perspective, chaque difficulté devient une raison d’être reconnaissant. Si l’on perd un bras, un autre reste. Si l’on perd les deux, on peut se servir de prothèses. Si l’épreuve nous frappe dans ce monde, c’est aussi une échappatoire à une punition dans l’au-delà.
L’origine du kufr réside dans l’ingratitude
En arabe, le mot kufr désigne à la fois l’incroyance et l’ingratitude. Ce n’est pas une coïncidence. L’ingratitude est au cœur même du kufr. Un musulman peut théoriquement croire en Allah tout en étant dans un état de kufr— un état d’ingratitude profonde qui l’aveugle face aux innombrables bienfaits qui l’entourent. Inversement, la véritable essence de l’islam réside dans shukr, la gratitude. Chaque souffle, chaque bouchée, chaque rayon de lumière est une occasion de dire : Alhamdulillah.
Un appel à la conscience
Si nous voulons transformer nos vies et nos sociétés, il est essentiel de commencer par notre propre cœur. Avant de blâmer les autres—gouvernements, puissances mondiales ou ennemis—interrogeons-nous : Suis-je reconnaissant ?
Allah nous a avertis à travers Son Livre et Sa création. Le monde n’est pas aléatoire. Chaque épreuve, chaque bénédiction, chaque perte porte un message. Et le message le plus fréquemment répété est :
Sois reconnaissant. Avant qu’il ne soit trop tard.