Les hostilités entre les forces pakistanaises et afghanes continuent de s’intensifier avec la reprise des affrontements, faisant état de 12 civils afghans morts et de 100 autres blessés.
Les tensions persistantes à la frontière entre l’Afghanistan et le Pakistan ont de nouveau éclaté, les deux parties s’accusant mutuellement d’avoir déclenché les violences nocturnes dans la région de Spin Boldak, au sud-est de l’Afghanistan, qui borde la province du Baloutchistan au Pakistan.
L’armée pakistanaise a officiellement affirmé que l’attaque avant l’aube avait été lancée par les talibans afghans sur quatre sites du Baloutchistan.
Le communiqué indique que huit postes afghans et six chars « ont été détruits », tandis que « 25 à 30 combattants talibans afghans et Fitna Al Khwarij (Tehreek-e-Taliban Pakistan) auraient été tués ».
Cependant, Zabihullah Mujahid, porte-parole en chef de l’Émirat islamique d’Afghanistan, a déclaré que 12 civils afghans avaient été tués et plus de 100 blessés dans les affrontements.
Mujahid a affirmé que les forces afghanes avaient capturé un char du côté pakistanais de la frontière lors de leurs « contre-attaques ».
Le porte-parole a poursuivi en ajoutant que le gouvernement taliban d’Afghanistan cherchait à un cessez-le-feu suite à la « réponse puissante » du Pakistan.
Abonnez-vous à notre newsletter et restez informé des dernières nouvelles et mises à jour du monde musulman !
Les forces de sécurité pakistanaises ont également affirmé avoir « éliminé plusieurs terroristes » et « saisi des armes de fabrication américaine dans le secteur de Kurram », dans la province de Khyber Pakhtunkhwa, au nord-ouest du Pakistan.
Revendications contradictoires de l’Afghanistan et du Pakistan
Ali Mohammad Haqmal, porte-parole de la presse du district afghan de Spin Boldak, a estimé le bilan à 15 morts parmi les civils.
Ajoutant au nombre de victimes, l’agence de presse AFP a cité un responsable de l’hôpital de district disant que 80 femmes et enfants figuraient parmi les blessés soignés.
Mujahid a affirmé que les forces afghanes avaient riposté après une première attaque et tué un « grand nombre » de soldats pakistanais.
L’armée pakistanaise a réfuté ces affirmations, affirmant que les forces afghanes avaient été les premières à tirer sur un poste militaire pakistanais.
Un responsable de la sécurité a déclaré à Reuters que six soldats pakistanais avaient été tués, les échanges de tirs ayant duré environ cinq heures.
L’armée pakistanaise a également publié une déclaration dans laquelle elle déclare : « Les insinuations selon lesquelles l’attaque a été initiée par le Pakistan sont des mensonges scandaleux et flagrants. Tout comme les affirmations selon lesquelles des postes ou des équipements pakistanais ont été capturés, les forces armées sont résolues et pleinement préparées à défendre la souveraineté et l’intégrité territoriale du Pakistan. «
Pourquoi les affrontements ont eu lieu
Les attaques les plus récentes ont eu lieu quelques jours après qu’une première escarmouche ait éclaté suite à une recrudescence des attaques terroristes liées au Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP).
Le TTP est un groupe militant pachtoune ayant des liens étroits avec l’Afghanistan et opérant le long de la frontière afghano-pakistanaise. Le Pakistan les a interdits en tant qu’organisation terroriste et a accusé Kaboul de ne pas avoir empêché le TTP de mener des attaques au Pakistan – allégations que l’Afghanistan a démenties.
Kamal Hyder, un journaliste d’Al Jazeera, a qualifié les combats de la nuit dernière de « grave escalade » qui pourrait « conduire à quelque chose de bien plus grave ».
Le Pakistan et l’Afghanistan partagent une frontière de 2 640 km (1 640 miles), tracée par le ministre des Affaires étrangères de l’Inde britannique de l’époque, Sir Mortimer Durand, en 1893 – connue sous le nom de « Ligne Durand ».
L’Émirat islamique d’Afghanistan a refusé à ce jour de reconnaître officiellement la ligne Durand comme frontière officielle, tandis que le Pakistan l’a reconnue en 1947.
