L’émir du Qatar a condamné les atrocités commises par les Forces de soutien rapide (RSF) à El-Fasher au Soudan, où plus de 2 000 civils ont été tués, et appelle à une solution politique immédiate pour mettre fin au conflit.
Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, l’émir du Qatar, a publié une déclaration condamnant les atrocités commises par RSF à El-Fasher, la capitale de l’État soudanais du Nord-Darfour.
Al Thani appelle à une solution politique immédiate pour mettre fin au conflit de longue date au Soudan.
« Nous exprimons notre choc collectif face aux horribles atrocités commises dans la ville d’El-Fasher, dans la région soudanaise du Darfour, et réaffirmons notre condamnation de ces actes dans les termes les plus fermes », a déclaré Al Thani lors du deuxième Sommet mondial pour le développement social à Doha.
Le 26 octobre, les RSF s’emparent de la ville d’El-Fasher, une ville de plus de 250 000 habitants que l’ONU a officiellement déclarée en situation de famine.
La capitale de l’État du Darfour Nord a ensuite été victime de massacres ethniques contre des civils, qualifiés de crimes de guerre et de génocide par de nombreuses organisations internationales de défense des droits humains.
En l’espace de 48 heures, 2 000 civils ont été assassinés par les combattants des RSF, dont des femmes et des enfants, après des mois de siège par des milliers de soldats des RSF qui ont encerclé la ville en avril 2024.
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« Le Soudan endure les horreurs de ce conflit depuis plus de deux ans et demi. Il est temps d’y mettre un terme et de parvenir à une solution politique qui sauvegarde l’unité, la souveraineté et l’intégrité territoriale du Soudan », a déclaré l’émir du Qatar.
Le rôle du Qatar en tant que gardien de la paix international
Le Qatar a été un acteur majeur ces dernières années dans la négociation et la médiation de mesures de maintien de la paix au Moyen-Orient.
Aux côtés du président américain Donald Trump, le Qatar a été l’un des principaux pays qui ont mené les efforts visant à mettre fin à la guerre génocidaire de deux ans à Gaza.
Dans l’état actuel des choses, El-Fasher compte plus de 250 000 civils coincés à l’intérieur, qui sont désormais confrontés à la famine et à des violences ciblées.
Des rapports d’ONG et des témoignages oculaires ont décrit des atrocités catastrophiques commises selon des critères raciaux, ainsi que des violences sexuelles et des actes de torture.
Les appels se multiplient en faveur d’une intervention internationale pour mettre fin à la crise, et l’engagement de l’émir du Qatar à parvenir à une solution politique doit encore se traduire par un plan concret.
Le conflit au Soudan est alimenté par de puissants acteurs régionaux. L’Égypte soutient l’armée soudanaise, invoquant la sécurité des frontières et ses intérêts liés à l’eau du Nil, tandis que RSF recevrait un soutien substantiel de la part des Émirats arabes unis et du chef de guerre libyen Khalifa Haftar.
Khartoum accuse les Émirats arabes unis d’armer et de financer les RSF, notamment en fournissant des drones et des combattants étrangers. Les Émirats arabes unis nient ces allégations, mais le Soudan a déposé une plainte auprès de la Cour internationale de Justice (CIJ) accusant l’État du Golfe de complicité dans le génocide. Même si la CIJ a décliné sa compétence, les accusations ont intensifié l’examen minutieux du rôle d’Abou Dhabi.
Des documents du Conseil de sécurité de l’ONU ont également révélé que du matériel militaire de fabrication britannique était parvenu aux mains des combattants de RSF, ce qui a suscité des critiques à l’égard du commerce d’exportation d’armes du Royaume-Uni.
Les groupes humanitaires avertissent que le Soudan est au bord de l’effondrement total, avec des millions de personnes déplacées, des villes détruites et une famine qui s’étend.
