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“La réforme de l’islam peut-elle vraiment changer le monde ? Ce que disent les experts”

Peut-on vraiment changer le monde en réformant l’islam ? Voilà une question qui fait frétiller aussi bien les neurones que les réseaux sociaux ! Les experts se penchent sur ce vaste chantier, et le moins qu’on puisse dire, c’est que les débats sont aussi explosifs qu’un couscous trop épicé. Plongée dans ce que la réforme de l’islam pourrait, ou non, changer à l’échelle mondiale.

L’islam : entre foi et droit, où est le hic ?

L’islam, contrairement à certaines autres religions, ne sépare pas la sphère spirituelle de la sphère juridique. Et c’est justement la dimension juridique, incarnée par la charia, qui semble gripper la machine. Ces règles, forgées pour organiser la société arabique du VIIe siècle, se retrouvent aujourd’hui en opposition frontale avec les valeurs qui font consensus dans l’humanité moderne : l’égalité et la liberté.

Le détail qui coince ? Les musulmans tiennent, dans leur grande majorité, à l’intemporalité de ces règles : partout, tout le temps, sans exception. Face à ce constat, certains experts n’hésitent plus à affirmer qu’il y a là une nouvelle responsabilité : il faut réformer l’islam. Rien que ça !

La réforme, un rêve inaccessible ?

Mais attention – comme au loto, les avis divergent. Pour certains, l’islam serait tout simplement irrécupérable, donc le seul moyen de ne plus avoir de problème avec lui, c’est de le quitter. Idée radicale, mais praticable, du moins sur un plan individuel. Mais soyons réalistes : quand on regarde l’immense nombre de croyants et leur attachement à leur religion, c’est un brin utopique. En plus, ça reviendrait à dire que seule la version la plus dure, la plus fermée, est « la vraie ».

D’autres, quant à eux, considèrent qu’on ne touche pas à la religion de Dieu. Fermez le ban. Sauf que, petite piqûre de rappel, la réforme fait partie intégrante de l’histoire de l’islam. Le Coran lui-même s’est adapté : à La Mecque, ses versets. ont majoritairement un parfum de spiritualité (610-622). Arrivée à Médine (622-632), c’est l’heure des versets juridiques, destinés à organiser la première société musulmane. L’histoire d’un ajustement, en somme.

Abrogation, réformes et relooking religieux

Dans la tradition musulmane, les versets « médinois » remplacent parfois ceux de Mècque, sans pour autant les effacer physiquement du Coran. Grâce à cette abrogation, les croyants ont pu naviguer au sein de textes parfois contradictoires, ne retenant que ce qui collait avec leurs situations politiques ou culturelles. Les autres, direction l’oubli (pardon, abrogation).

Et ce n’est pas tout : l’islam a aussi connu d’autres réformes, parfois fracassantes, comme celle des Wahhabites. Mais la réforme du jour, selon les experts, doit être d’une nature toute nouvelle : tournée vers l’avenir, et non vers le passé ou ses chaînes.

  • Objectifs de cette nouvelle réforme :
  • Libérer la pensée de l’emprise salafiste, qui fige l’islam des anciens comme critère suprême ;
  • Travailler à la fois sur les textes et sur les théories les entourant ;
  • Remettre à plat ce qui détermine le comportement des croyants.

Le chantier titanesque de la réforme : par où commencer ?

D’accord, mais concrètement, comment on s’y prend ? Les experts suggèrent plusieurs pistes :

  • Abroger les versets problématiques, en particulier ceux qui incitent à la violence ou instaurent des inégalités envers les femmes et les non-musulmans.
  • Réinterpréter et mettre en avant les versets à portée universelle : ceux qui respirent la liberté de conscience et rappellent la dignité humaine, bref, tout ce qui a le goût du XXIe siècle.

L’objectif n’est pas de conserver la charia comme colonne vertébrale de la société. Il s’agit avant tout de permettre aux croyants de vivre pleinement leur spiritualité, sans entrer en conflit avec les règles « raisonnables » de leur siècle. En somme, il s’agirait de faire de l’islam une foi, et non une politique.

Conclusion : et si on essayait pour voir ?

Réformer l’islam : mission impossible ou mouvement salutaire ? Ce qui est sûr : sans aller de l’avant, l’islam restera prisonnier du passé et des paradoxes anciens. Et si, par hasard, réformer l’islam ne changeait finalement pas « le monde » en un claquement de doigts… cela pourrait tout de même libérer des millions de croyants d’un conflit, intérieur comme extérieur. Pour le reste, seuls les actes – et pas les débats – feront la différence !

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