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Gaza : au moins 34 civils morts de faim et 67 blessés lors de tentatives d’aide humanitaire

Une nouvelle crise silencieuse et douloureuse s’abat sur les Gazaouis : la famine. Selon de multiples agences de l’ONU, organisations humanitaires et témoignages oculaires, la Bande de Gaza traverse une catastrophe humanitaire de grande ampleur—une famine artificielle, non pas causée par une sécheresse ou un désastre naturel, mais par un siège prolongé et une obstruction systématique de l’aide.

« Nous voyons des enfants dépérir, des mères s’évanouir de faim, et des familles se battre pour des restes », témoigne un coordinateur du Programme alimentaire mondial (PAM) à Rafah. « C’est une famine créée de mains humaines. »

Les chiffres qui devraient scandaliser le monde

En juillet 2025, la Classification Intégrée de la Sécurité Alimentaire (IPC) et diverses organisations humanitaires ont rapporté que :

  • Les 2,2 millions d’habitants de Gaza vivent une insécurité alimentaire aiguë.
  • Plus de 470 000 personnes sont en Phase 5 de l’IPC, ce qui correspond à une faim catastrophique, le niveau le plus critique.
  • Le nombre de décès confirmés liés à la faim reste modéré, entre 32 et 57 enfants, rapportés par le ministère de la Santé de Gaza et l’OMS.
  • Des experts nommés par l’ONU ont déclaré qu’au moins 34 Palestiniens, principalement des enfants, seraient morts de la famine depuis octobre 2023.
  • Les estimations basées sur des modèles et des professionnels de la santé évoquent un bilan dépassant 62 000 morts par famine, avec des milliers supplémentaires morts faute de soins médicaux.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) avertit que la famine n’est plus un risque imminent—elle est une réalité présente, particulièrement dans le nord et le centre de Gaza, où des communautés sont coupées depuis des mois de toute aide continue.

« Nous sommes allés chercher du pain. Ils nous ont tirés dessus. »

Peut-être plus choquant que la rareté de la nourriture, c’est la violence dont font l’objet les civils tentant d’y accéder.

Les témoignages et groupes humanitaires confirment que de nombreux Palestiniens ont été tués ou blessés en essayant de rejoindre des convois d’aide ou des sites de largage aérien. Le 20 juillet, des secouristes ont rapporté la mort de 67 personnes lors d’un seul incident alors qu’elles tentaient d’obtenir de l’aide. Les témoins décrivent une scène de panique et de chaos, des populations courant vers des camions ou des parachutes de ravitaillement—pour être immédiatement tirées dessus.

« Nous faisons la queue depuis le matin. Quand le camion arrive, tout le monde court. Ils ont tiré sur nous. Mon oncle a été touché en plein thorax alors qu’il tenait de la farine », raconte un adolescent.

Human Rights Watch a condamné ces incidents, soulignant que les tactiques délibérées de famine pourraient constituer des crimes de guerre au regard du droit international.

Obstructions, bombardements de stocks et flambée des prix

En dépit de pressions mondiales, l’aide reste fortement restreinte. La frontière de Rafah demeure largement fermée. Les convois humanitaires qui entrent sont limités, retardés, voire ciblés intentionnellement.

Le 20 juillet, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a confirmé que son entrepôt principal à Deir al-Balah a été bombardé, détruisant des fournitures essentielles telles que lait en poudre pour bébés, suppléments alimentaires et médicaments.

Parallèlement, les prix des produits de première nécessité flambent. Une baguette de pain—si on en trouve—peut coûter une semaine entière de salaire. Le marché noir prospère tandis que des familles continuent de mourir de faim.

Les compagnons mortels de la famine : la chute des eaux et des soins médicaux

La crise alimentaire s’aggrave avec l’effondrement des systèmes de santé et d’approvisionnement en eau à Gaza. Selon Médecins Sans Frontières (MSF), plus de 70 % des hôpitaux sont hors service.

Les enfants meurent non seulement de la faim, mais aussi de la déshydratation, en buvant de l’eau contaminée, ce qui entraîne des épidémies de choléra, dysenterie et typhoid dans des abris surpeuplés et camps de tentes.

« Nous avons eu des nourrissons morts après avoir bu de l’eau de mer », confie une infirmière d’une clinique de fortune.

Condamnations internationales, mais absence de sanctions concrètes

Alors que plus d’une vingtaine de pays ont dénoncé les tactiques d’Israël comme étant une « livraison d’aide insatisfaisante alors que les civils meurent »; l’action globale reste faible.

Le Conseil de sécurité de l’ONU est divisé, et aucun cessez-le-feu ou corridor humanitaire efficace n’a encore été ouvert. Israël nie que la famine existe, rejetant la responsabilité sur le Hamas et affirmant qu’il autorise l’aide—affirmations contrées par de nombreux témoins sur le terrain qui rapportent une obstruction systématique et massive.

« La famine est une arme »

Des experts juridiques internationaux et des organisations de défense des droits réclament des enquêtes pour déterminer si la faim est utilisée comme arme de guerre, ce qui violerait le droit international.

« Le monde assiste à l’utilisation de la faim comme arme—contre des civils, contre des enfants, » affirme Jan Egeland, secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés. « Ce n’est pas seulement un crime de guerre. C’est un effondrement moral. »

Une mère gazouillante, berçant son enfant sous-nourri :

« Nous n’avons ni carburant, ni eau, ni médicaments—et maintenant plus de nourriture. De quoi sommes-nous punis ? Juste pour être en vie ? »

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