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Deux millions de Palestiniens déplacés : un ancien Premier ministre israélien qualifie la situation de nettoyage éthnique

Dans une démarche qui a provoqué une vive indignation dans le monde entier, le gouvernement israélien poursuit actuellement son projet de déplacer plus de deux millions de Palestiniens vers ce qu’il qualifie de « ville humanitaire » située sur les ruines de Rafah, au sud de Gaza.

Cependant, cette version des faits n’est pas acceptée par tous.

Même d’anciens premiers ministres israéliens, comme Yair Lapid et Ehud Olmert, qualifient désormais ce plan de ce que beaucoup Palestiniens et groupes de défense des droits humains avertissaient depuis plusieurs mois : un véritable camp de concentration.

Yair Lapid a affirmé, lors d’une interview donnée à la radio militaire israélienne :
> « Si sortir de cet endroit est interdit, alors c’est un camp de concentration. »

De son côté, Ehud Olmert n’a pas mâché ses mots :
> « Si ces personnes sont déportées dans cette nouvelle ‘ville humanitaire’, on peut dire que cela fait partie d’un nettoyage ethnique. Je n’ai pas d’autre compréhension en tout cas. »

Ce qui se passe réellement

Ces derniers mois, des images satellites ont montré une destruction massive du centre de Rafah. La ville, déjà presque entièrement aplatie, subit des destructions encore plus intensives : à la mi-juillet, plus de 28 000 bâtiments avaient été détruits.

La « ville humanitaire » en construction est édifiée directement sur ces décombres. Selon le plan israélien, elle devra d’abord accueillir 600 000 Palestiniens déplacés, mais à terme, plus de deux millions de Gazaouis, soit l’ensemble de la population de la bande, y seraient relogés.

Israël insiste sur le fait que cette relocalisation serait volontaire. Néanmoins, lorsque toutes les autres options de logement ont été anéanties par des bombardements, la question de la véritable liberté de choix se pose fortement.

Avis des humanitaires

Philippe Lazzarini, directeur de l’UNRWA, n’a pas hésité à qualifier cette opération :
> « Cela reviendrait de facto à créer d’énormes camps de concentration. »
> « Cela priverait totalement les Palestiniens de tout avenir dans leur propre territoire. »

Il n’a pas caché que cela représente un second Nakba : une expulsion forcée, génération après génération.

Pendant ce temps, l’aide humanitaire est instrumentalisée.

La Fondation humanitaire pour Gaza (GHF), un groupe privé soutenu à la fois par Israël et les États-Unis, contrôle désormais la majorité des distributions alimentaires. Depuis le début de leur intervention, plus de 800 Palestiniens ont été tués lors de tentatives pour accéder à la nourriture.

Par ailleurs, la GHF prépare discrètement un projet de camps où les Palestiniens pourraient « résider temporairement, se dé-radicaliser et se préparer à une relocalisation ». Mais vers où précisément ? Personne ne le dit clairement.

Une lecture honnête de la situation

Il est évident que tout ceci ne concerne pas la sécurité. Ce n’est pas une démarche pour la paix ni pour la reconstruction de Gaza.

Un analyste a résumé la situation ainsi :
> « L’objectif ultime d’Israël est la destruction physique de Gaza… et le déplacement forcé de toute la bande. »

Ces manœuvres ne sont pas simplement des stratégies politiques ; ce sont des vies, des familles, des maisons, des rêves qui sont en jeu.

Et aujourd’hui, même au sein d’Israël, des voix commencent à dénoncer cette réalité : ce « centre humanitaire » n’est rien d’autre qu’une prison, une purge. Et le monde entier regarde.

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