La BBC fait face à de vives critiques après qu’un duo punk, Bob Vylan, a lancé lors d’une performance en direct à Glastonbury, diffusée via BBC iPlayer, la phrase « mort à l’IDF ». Malgré la pré-alerte indiquant que l’événement était « à risque élevé », la chaîne n’a pas coupé la diffusion en temps réel, ce qui a suscité une vague de protestations publiques et entraîné une réorganisation interne de la société.
Le Directeur général de la BBC, Tim Davie, ainsi que le président de la chaîne, Samir Shah, ont tous deux présenté leurs excuses. Shah a notamment qualifié cette décision d’« erreur de jugement sans équivoque ».
Cette émission a été largement condamnée, notamment par le Grand Rabbin du Royaume-Uni, Ephraim Mirvis, ainsi que par la Secrétaire à la Culture, Lisa Nandy. Par ailleurs, l’organisme de régulation des médias, l’Ofcom, a lancé des enquêtes à ce sujet. La police d’Avon et Somerset a confirmé qu’une enquête criminelle était en cours, tandis que la police de Londres examine un incident séparé survenu lors d’un autre concert.
De leur côté, Bob Vylan demeure ferme dans ses positions, déclarant : « Le silence n’est pas une option » et précisant que leur geste était une opposition à la militarisation, et non une manifestation antisémite. Plusieurs festivals ont d’ores et déjà annulé leur réservation pour la suite.
Cette controverse intervient dans un contexte de colère mondiale croissante face à la guerre à Gaza, où, selon les autorités sanitaires locales, plus de 56 000 Palestiniens ont été tués depuis octobre 2023. Ce bilan alarmant a alimenté des manifestations et des réaction artistiques à travers le monde, notamment dans la musique et la culture jeunesse.
En réponse à cette crise, la BBC a promis de réviser sa politique de diffusion en direct. Elle envisage notamment d’interdire la diffusion en direct d’événements jugés « à risque élevé », ce qui soulève des inquiétudes concernant la censure et la prise de pression politique dans les médias financés par l’État.
Dans un autre développement, le groupe de rap de Belfast, Kneecap, connu pour ses messages en faveur de la Palestine, a, malgré des appels gouvernementaux à leur annulation, maintenu sa performance à Glastonbury. Leur passage a notamment comporté des accusations de crimes de guerre israéliens, alimentant davantage le débat autour de la liberté d’expression et des limites de l’expression politique dans la musique.
Cette série d’incidents met en lumière la tension entre la liberté artistique et les sensibilités politiques exacerbées par la conflit en cours, tout en faisant réagir la société et les institutions à travers le monde.