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Complicité des États-Unis dans les conflits, de la Syrie à Gaza

Lors du Forum de diplomatie d’Antalya 2025, le célèbre économiste et expert en relations internationales, le professeur Jeffrey Sachs, a prononcé une critique incisive de la politique étrangère des États-Unis au Moyen-Orient.

Il a souligné qu’après plus de dix années d’évolution géopolitique, la guerre civile en Syrie ainsi que l’instabilité régionale plus large ne peuvent pas être considérées comme le fruit uniquement de conflits internes, mais qu’elles résultent en grande partie d’interventions délibérées menées par les États-Unis et souvent influencées par des objectifs stratégiques israéliens. Sachs a remis en question la légitimité morale et stratégique du soutien américain aux campagnes militaires en Syrie et à Gaza, qu’il qualifie d’obstacles à la paix et d’incitateurs à la violence persistante. Il a appelé à un réalignement diplomatique, exhortant les États-Unis à abandonner leurs stratégies de changement de régime pour soutenir plutôt l’autodétermination régionale, qu’il considère comme une clé pour débloquer la paix dans tout le Moyen-Orient.

Les origines du conflit syrien : un changement de régime piloté par les États-Unis

Sachs attribue la déclinaison du conflit syrien non à une révolte civile interne, mais à une opération orchestrée par les États-Unis à partir de 2011. Il cite notamment l’Opération Timber Sycamore, une action clandestine sous l’administration Obama visant à renverser le président Bashar al-Assad, en grande partie influencée par les intérêts stratégiques israéliens. Selon lui, cette intervention étrangère a entraîné un chaos massif, fait de nombreuses victimes civiles et maintient une instabilité prolongée, au détriment de la souveraineté des puissances régionales.

Impérialisme américain et déstabilisation régionale

Le professeur Sachs condamne ce qu’il qualifie d’impérialisme américain, affirmant que cette politique empêche les nations du Moyen-Orient de définir leur propre destin. Il insiste sur le fait qu’une paix véritable demeure insaisissable tant que des puissances extérieures, principalement les États-Unis, persistent à imposer des changements de régime et à exercer une influence militarisée dans la région. Sachs établit un lien direct entre cette instabilité accrue au Moyen-Orient et un schéma récurrent de stratégies de changement de régime menées par les États-Unis et Israël.

Soutien américain aux actions militaires d’Israël

L’économiste critique vigoureusement le rôle des États-Unis dans le soutien aux campagnes militaires israéliennes, notamment à Gaza et en Syrie. Il affirme que Washington fournit un appui financier et en renseignement qui alimente ce qu’il qualifie de violence génocidaire à Gaza. Selon Sachs, cette alliance militaire entre Washington et Tel-Aviv ne sert pas à dissuader la violence, mais l’enflamme davantage, créant un cercle vicieux de conflit.

Obstacles à la paix en Syrie et en Palestine

Il évoque aussi les tentatives précédentes de négociations de paix en Syrie, soulignant que l’insistence américaine sur le départ de Bachar al-Assad a été un obstacle majeur. Selon lui, cette position rigide a mené à des occasions diplomatiques manquées et à des milliers de morts évitables. Sachs conclut en affirmant qu’un réalisme dans la politique américaine en faveur de la création d’un État palestinien pourrait instaurer une paix immédiate et mener à une normalisation des relations dans tout le Moyen-Orient.

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