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Cette interview à Gaza va bouleverser votre perspective sur la crise humanitaire

Au cœur du chaos sombre des urgences à Gaza — où les cris de douleur résonnent plus fort que les prières, et où les corps arrivent à une vitesse supplantant les stocks disponibles — une question plane dans l’air, brute et sans réponse : La vie des Palestiniens a-t-elle encore de la valeur ?

Ce n’est pas un cri rhétorique. C’est une interrogation née du témoignage de chair déchirée dans les os d’enfants, de mères brûlées au-delà de toute reconnaissance, et de la douloureuse réalité qu’il n’y avait pas d’analgésiques pour un homme dont la mâchoire avait été arrachée. Elle est posée par des médecins qui, face à l’ampleur des victimes, tentent l’impossible avec des mains vides.

Un hôpital d’horreur, non un champ de bataille

Lors d’une des « opérations de sauvetage » baptisées ainsi, plus de 1 400 civils ont été tués ou blessés en seulement quelques heures. Un médecin étranger se souvient d’avoir été dans les urgences cette nuit-là, observant un enfant après l’autre extraits des décombres, pour finir par mourir sur le sol, orphelin et en souffrance.

« Nous n’avions aucun analgésique », raconte-t-il. « Un homme gisait là, avec la moitié de son visage emportée. Tout ce que j’avais, c’était un bloc anesthésique dentaire. Toutes les quelques heures, je revenais pour le recharger. C’était tout ce que je pouvais faire. C’était tout ce que je pouvais faire. »

Il ne s’agit pas seulement de morts, mais d’une déshumanisation délibérée d’un peuple. La communauté occidentale regarde, à travers des bribes d’informations sélectionnées et des gros titres qui atténuent la souffrance, en appelant la dérive de frappes aériennes sur des hôpitaux et des maisons une « mission de sauvetage ». Le médecin, secouant la tête, déclare : « Qui a été sauvé ? J’étais là. Nous sauvions des enfants brûlés dans des tombes de béton. Nous comptions les corps, pas le Hamas. »

L’illusion du « ministère de la Santé contrôlé par le Hamas »

Les médias occidentaux recyclent à l’envi l’accusation que les hôpitaux servent de « bases militaires », ce qui prive leur statut de civils sous le regard du droit international. Mais les médecins eux-mêmes, nombreux à venir du Royaume-Uni, de Jordanie et d’autres nations occidentales, réfutent vigoureusement cette narration.

« Nous avions accès à toutes les salles. Personne ne nous empêchait. Si quelqu’un tirait des roquettes, nos vies seraient en danger. Nous l’aurions vu. Mais nous ne voyons rien — sauf des enfants mourants », affirment-ils.

Ainsi, lorsque les gouvernements réitèrent que les hôpitaux ont été militarisés, ils ne font que propager de fausses informations tout en effaçant les témoignages directs de médecins étrangers qui risquent leur vie pour soigner les blessés.

Reconstruction dans les décombres : l’hôpital mobile

Face à ce désespoir, une action remarquable prend forme. Un hôpital mobile entièrement fonctionnel pour la maternité et la néonatologie a déjà été construit — en dehors de Gaza. Fonctionnant à l’énergie solaire, autonome, équipé de salles d’opération, de unités de soins intensifs pour les nouveaux-nés, de laboratoires et de salles d’accouchement, il est prêt à être conduit à Gaza et en activité en une semaine.

Il ne requiert pas de financement supplémentaire. Il ne demande pas plus de médecins. Tout ce dont il a besoin, c’est d’accès.

« Nous ne demandons pas d’argent », insiste le médecin. « Nous demandons la permission. Laissez-nous apporter la vie. »

La vision ne s’arrête pas là. Des plans pour un hôpital pédiatrique sont déjà en cours, appuyés par des fondations privées. Ces établissements ne seraient pas sous contrôle palestinien, mais internationaux, construits et détenus par des pays comme le Royaume-Uni, la France, l’Australie ou l’Espagne. C’est une stratégie délibérée.

« Vous pouvez bombarder un hôpital palestinien », dit le médecin, « mais vous ne pouvez pas bombarder un hôpital britannique ou australien sans conséquences diplomatiques. » La tactique est simple mais puissante : protéger la vie en comptant sur la responsabilité globale.

Génocide, destruction systémique et la volonté d’agir

Selon le droit international, le génocide inclut la prévention volontaire des naissances ou des soins médicaux à une population. Gaza a épuisé plus de la moitié de ses médicaments essentiels pour la santé reproductive. Les bébés prématurés meurent faute de lait. Les mères accouchent dans des tentes, sous les drones.

Ce n’est pas simplement la guerre, c’est une tentative d’effacement.

Mais l’espoir brille dans les voix de ceux qui se battent pour l’accès aux soins. Des solutions clés en main existent. Les infrastructures aussi. Les financements sont là. La seule pièce manquante, c’est la volonté politique.

Que pouvez-vous faire ?

Pour ceux qui observent de loin et se sentent impuissants, la réponse est claire : ne restez pas silencieux.

  • Élevez votre voix. Écrivez à votre député, manifestez, faites connaître la vérité.
  • Exigez des comptes. Faites pression sur vos gouvernements pour qu’ils autorisent l’accès humanitaire et cessent la vente d’armes.
  • Soutenez les projets médicaux. Encouragez les efforts pour déployer des hôpitaux mobiles et apporter l’aide sur le terrain.
  • Ne détournez pas le regard. Contestez les narrations médiatiques. Partagez les témoignages de première main. Denoncez l’injustice.

« Nous voulons simplement sauver des vies », dit le médecin. « Nous voulons que des enfants, venus brisés, sortent souriants. N’est-ce pas cela, la mission des soins de santé ? »

Dans un monde où la douleur est politisée et où la justice différée revient à la justice refusée, soutenir Gaza n’est pas un acte de charité — c’est une question d’humanité partagée.

Car si le monde continue de débattre pour savoir si les Palestiniens méritent d’être sauvés, alors c’est déjà l’âme de notre civilisation qui est perdue.

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