Il existe un signe pour eux sur la terre dépourvue de vie : Nous lui donnons la vie et faisons pousser du grain pour qu’ils puissent en manger. Nous avons installé dans la terre des jardins de palmiers dattiers et de vignobles, et fait jaillir de celle-ci des sources d’eau afin qu’ils puissent récolter ses fruits. Tout cela n’a pas été produit par leurs propres mains. Comment peuvent-ils ne pas rendre grâce ? Qur’an 36:33-36
Voici le commentaire de ces versets du Qur’an par Sayyid Abul Ala Mawdudi.
Dans ces brèves phrases, la végétation et la vie des plantes sur la Terre sont évoquées comme un argument en faveur de l’existence divine. L’être humain consomme, jour et nuit, les produits de la terre, mais ce processus lui paraît tout à fait naturel. Pourtant, s’il réfléchit sérieusement, il se rendra compte que la croissance de récoltes abondantes, les jardins luxuriants issus de la terre aride, et le flux des sources et rivières derrière tout cela ne peuvent pas être le fruit du hasard ou d’un simple phénomène automatique. Il y a une sagesse profonde, une puissance et une providence qui travaillent en silence pour réaliser tout cela.
Examinons la réalité de la terre. Les éléments qui la composent n’ont pas de pouvoir inhérent pour donner naissance à la vie. Pris individuellement, ou même en toutes leurs combinaisons, ces éléments restent inorganiques, dépourvus de tout signe de vie. La grande question est donc : comment la vie a-t-elle pu émerger de cette terre inerte et sans vie ? Si l’on y regarde de près, on constate qu’il existe certains facteurs essentiels, sans lesquels la vie n’aurait pas pu apparaître.
Tout d’abord, dans des zones spécifiques de la planète, une couche de matières organiques a été déposée à sa surface, capable de nourrir la végétation. Cette couche était maintenue souple afin que les racines puissent s’y développer et y puiser leur nourriture.
Ensuite, un système d’irrigation a été organisé sous différentes formes afin que ces éléments nutritifs puissent se dissoudre dans l’eau et être absorbés par les racines des plantes.
Troisièmement, une atmosphère a été créée autour de la terre, la protégeant contre les calamités venant du ciel, permettant la précipitation, et contenant des gaz indispensables à la vie et à la croissance des végétaux.
Quatrièmement, une relation a été établie entre le soleil et la terre pour fournir une température adaptée et des saisons favorables au développement de la végétation.
Grâce à ces principaux facteurs — qui sont eux-mêmes des combinaisons de innombrables autres éléments — la possibilité de voir la végétation prendre vie devient une réalité. Après avoir mis en place ces conditions propices, chaque graine a été conçue de façon à pouvoir, dès qu’elle reçoit le sol approprié, l’eau, l’air et la bonne saison, donner naissance à une plante de la même espèce, avec toutes ses caractéristiques héréditaires. De plus, à l’intérieur de chaque graine, un système a été prévu pour faire croître, à partir de cette graine, une plante parfaitement conforme à sa nature, avec ses caractéristiques propres et sa lignée.
Et ce n’est pas tout : la création végétale n’a pas été limitée à quelques espèces, mais s’est multipliée en un nombre innombrable de variétés, conçues pour répondre aux besoins alimentaires, médicinaux, vestimentaires, et à une multitude d’autres nécessités pour les multiples animaux et êtres humains qui allaient naître après la végétation.
Celui qui réfléchit à cette merveilleuse organisation ne peut, s’il n’est pas entêté ou préjugé, que reconnaître que tout cela ne peut pas être le fruit du hasard. Il existe derrière cette œuvre une sagesse profonde, un plan harmonieux selon lequel les relations entre la sol, l’eau, l’air, la soleil, la végétation, ainsi que le rôle de cette dernière vis-à-vis des animaux et des humains, ont été minutieusement déterminés, dans les moindres détails. Il est impossible d’imaginer que ces relations universelles et cette harmonie pourraient résulter d’une simple coïncidence. Cette fragilité et finesse dans l’organisation indiquent que cela ne peut être l’œuvre que d’un seul Dieu, le Créateur et Seigneur de la terre, de l’eau, de l’air, du soleil, de la végétation, des animaux et de l’humanité. Si chacun de ces éléments avait été créé par un dieu séparé, il est inconcevable que l’on puisse assister à un tel plan global, à cette relation profonde et sage, qui perdure depuis des millions d’années de manière régulière.
Après ces arguments en faveur de l’Unicité divine (Tauhid), Allah demande : « Ne rendent-ils donc pas grâce ? » En d’autres termes, ils sont tellement ingrats, tellement insensibles, qu’ils ne remercient pas le Dieu qui leur a permis leur survie, mais ils rendent plutôt hommage à d’autres (dieux) pour les bienfaits qu’Il leur a accordés. Ne sont-ils pas si méprisables qu’au lieu de s’incliner face à Lui, ils se prosternent devant de faux dieux, qui n’ont créé même pas une simple lame d’herbe ?
Sayyid Abul Ala Mawdudi (25 septembre 1903 – 22 septembre 1979), était un journaliste pakistanais, théologien, leader du renouveau islamique, philosophe politique, et une figure majeure de la pensée islamique du XXe siècle.






