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“Ma foi ne suffit plus” : le cri bouleversant d’une femme à bout

« Ma foi ne suffit plus » : le cri bouleversant d’une femme à bout

Parfois, les mots écrits sur le fil de la détresse sont ceux qui touchent le plus juste, ceux qui osent gratter là où la douleur est vive, ceux qu’on jette dans la mer Internet à la place des mouchoirs déjà trempés. Voici l’histoire, lâchée anonymement – comme une bouteille à la mer –, d’une femme qui témoigne sa volonté éreintée et son cœur à vif.

Un amour marqué par le passé

La scène se plante dans un mariage tout neuf : « Mon mari et moi sommes mariés depuis quelques mois maintenant. On se connaît depuis des années, même si à l’époque il ne pratiquait pas l’islam et que je n’étais pas musulmane. » Conversion, nouvelle foi, mariage – les ingrédients du bonheur sont là, sur le papier. Elle raconte : « Je me suis convertie à l’islam et, Alhamdulillah, on s’est mariés. »

Mais comme souvent, le passé se glisse par la porte de derrière. Elle l’admet sans détour : avant le mariage, « j’ai fait quelques erreurs… genre, ne pas être honnête sur quelque chose. » Pas de tromperie, jure-t-elle, mais un secret personnel, « quelque chose entre moi et moi que j’ai fait et que j’ai vraiment regretté. » Un jour, le sujet resurgit, elle nie tout, par peur de « le perdre », pensant que « ne pas dire la vérité serait plus facile ». Mais la vérité, elle, finit toujours par s’inviter à table.

Après sa confession, la confiance s’effrite ; le couple vacille. Pourtant, ils donnent une nouvelle chance à leur histoire, et décident de se marier après près d’un an.

Quand le doute ronge le présent

C’est ici que la pluie recommence à tomber : « Il y a quelques semaines, on a eu une dispute et il m’a dit qu’il pensait que j’étais retombée dans mes vieilles habitudes. » Elle nie, insiste qu’elle n’a rien fait, « surtout pas après notre mariage », mais il ne la croit pas. Le refrain devient usant : elle dit la vérité, il reste fermé ; elle veut rassurer, il parle divorce.

  • Elle se décrit comme « très émotive », soupçonne un « trouble de la personnalité limite », fond en larmes à chaque dispute.
  • Prise au piège de l’accusation, elle finit, exceptionnellement, par « avouer quelque chose que je n’avais pas fait », simplement pour qu’il arrête de douter, même si elle sait qu’elle ment… encore.
  • Résultat ? « Je me sens tellement mal. À cause du fait que j’ai menti à nouveau, cette fois même si je n’ai rien fait de mal, et parce que j’ai brisé sa confiance À NOUVEAU. »

La distance s’installe, pesante, dans le jeune mariage.

Une spirale d’angoisse et la peur de tout perdre

Quelques jours passent, la culpabilité ronge. « Je n’ai plus supporté le fait d’avoir avoué quelque chose que je n’avais vraiment pas fait. » Dans un élan de courage (ou de panique ?) elle remet cartes sur table : « Je lui ai dit que j’avais menti parce que j’avais de nouveau peur qu’il divorce vraiment de moi… Je lui ai dit que je n’avais vraiment rien fait, mais que j’étais juste extrêmement peur et que j’avais menti par peur… »

Le souffle coupé : « Cela a apparemment tout empiré à nouveau, car il m’a dit qu’il voulait divorcer – mais cette fois pour de vrai. Il m’a aussi dit qu’il ne me regarde plus comme avant et ça me tue ! Je suis tellement dévastée ! »

Dans la tempête, elle se sait fragile, “incapable de gérer certaines choses comme le feraient des gens normaux”. Elle exprime son intention de « chercher de l’aide auprès d’un thérapeute », mais la culpabilité d’avoir « tellement peur de perdre la personne que j’aime le plus » la hante. La seule consolation après ce chaos ? « Je n’ai plus à me mentir… mais je n’ai jamais ressenti une telle douleur de ma vie… »

Quand la panique remplace la foi

Son appel – bouleversant – se fait alors prière : « Je suis tellement en panique, chers frères et sœurs, que dois-je faire ? » Pas question, pourtant, de partager ses problèmes de couple avec des proches ; jamais elle « n’a parlé à personne de [leurs] problèmes » depuis le mariage. Elle s’accroche à un espoir minuscule : « Je ne veux pas que notre mariage se termine… Je panique à chaque fois qu’il mentionne “divorce”, je panique à chaque fois que je remarque le moindre changement d’humeur. »

Son époux, elle l’aime profondément : « Il a été le meilleur mari que j’aurais pu demander et je veux vraiment qu’il reste… mais je ne sais plus ce que je peux faire. » Malgré son honnêteté actuelle, « il ne semble tout simplement pas me croire ».

Elle termine avec humilité et incertitude : « Je suis encore nouvelle dans l’islam, donc j’espère que je n’ai rien fait de mal ou dit quoi que ce soit de mal… J’écris ceci parce que je cherche de l’aide et que je veux le faire anonymement… »

Quand la foi ne suffit plus à porter le poids du doute et de la culpabilité, il reste ce cri, sincère, puissant, déchirant. Et à la prochaine lectrice ou lecteur traversant la même tempête : il n’est pas interdit de demander de l’aide, même anonyme, même maladroite. La panique, la peur et la foi confondues ne sont pas un chemin à parcourir seul.

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