Je n’aurais jamais cru ça possible : témoignage d’une relation qui déraille
On croit connaître ses propres limites, on s’imagine toujours « quelqu’un de bien »… jusqu’au jour où la tempête émotionnelle, la fatigue et la toxicité d’un couple vous transforment. Ce témoignage bouleversant n’est pas là pour excuser, mais pour partager sans détour l’envers du décor d’une relation qui s’essouffle, au risque d’y perdre le respect de l’autre… et de soi-même.
Entre hypersensibilité, dépression et tensions quotidiennes
La narratrice se trouve actuellement au cœur d’une tempête émotionnelle : elle traverse une période de grande sensibilité, une dépression qui la « rend encore plus instable ». Dans cette relation compliquée, son partenaire tente de faire des efforts, mais il ne cache plus que la situation lui pèse. Voir celle qu’il aime souvent angoissée, solliciter une réassurance quasi-permanente : c’est épuisant, pour lui comme pour elle.
- Hypersensibilité et dépression : un cocktail explosif
- Une demande d’amour et de réassurance qui vire parfois à l’excès
- Des efforts qui ne suffisent plus à calmer les tempêtes
Le constat est simple : on s’aime « profondément », mais la toxicité s’est immiscée. L’un blesse, l’autre supplie ; l’un fait une remarque déplacée, l’autre explose en sanglots ; chacun accuse l’autre de nourrir cette spirale infernale.
Des mots qui marquent, des gestes qui dépassent
La violence n’a pas toujours la forme qu’on imagine. Ici, elle se niche dans les mots, les attitudes, la comparaison à d’autres personnes, les remarques sur le physique qui creusent le sillon des complexes. Même si le partenaire affirme aimer sans condition, il rappelle aussi que la narratrice ne correspond pas « aux standards de beauté ». Elle n’arrive plus à se sentir bien dans son corps, même si elle sait, en théorie, qu’il préfère « les morphologies comme la sienne ».
Au fil du temps, les disputes deviennent un terrain miné :
- La narratrice tente d’exprimer ses ressentis, mais on lui rétorque qu’elle est « trop émotive »
- Parfois, son compagnon se montre doux ; d’autres fois, il s’énerve, l’accuse de pleurer « pour rien », ou décide purement de l’ignorer
On ne s’écoute plus. On se blesse, mutuellement. Et parfois, le choc va jusqu’à transformer la détresse en gestes incontrôlés. C’est là que le tabou se brise : elle lui a déjà donné une gifle, plusieurs fois, lors de disputes. Elle raconte s’être retrouvée à genoux, en larmes, le suppliant de lui parler après une journée entière d’indifférence. Une autre fois, la dispute avait duré toute la journée, lui alternant entre cris et ignorance. « Je ne suis pas fière de certaines réactions physiques que j’ai eues », reconnaît-elle. Même si la gifle « a été ralentie, ou déviée », même si lui affirme ne pas avoir eu mal, pour elle « ce n’est pas l’intensité du geste qui compte, mais le geste lui-même ».
Violence ordinaire et insupportable culpabilité
Le partenaire n’est pas non plus irréprochable : il arrive qu’il claque des objets, frappe dans le mur, « tienne de force » la narratrice jusqu’à lui faire des bleus, parfois même la plaque au sol quand elle perd pied. La scène, personne ne veut la revivre.
Chacun porte ses cicatrices :
- Lui affirme qu’ils sont « à égalité » dans la violence
- Elle, rongée par la culpabilité, n’arrive pas à se pardonner
Rien n’est plus difficile que de constater qu’on a franchi la ligne rouge. La narratrice, suivie par une professionnelle, veut comprendre et surtout changer.
Elle ne veut « plus jamais dépasser ses limites ni faire de mal à quelqu’un, même sous l’effet de la panique ou de la douleur ». Elle envisage de quitter son partenaire, convaincue qu’il mérite mieux, tout en ne comprenant pas pourquoi il lui pardonne encore. « Même s’il me dit que j’ai agi sous pression, que ce n’était pas vraiment moi, je me sens indigne et rongée par la culpabilité. »
Sortir du cercle, reprendre le contrôle
Difficile d’imaginer sortir indemne d’une telle relation. Face à cette spirale, la narratrice montre un vrai courage : celui de reconnaître et nommer la violence, de rechercher de l’aide, d’envisager la séparation pour préserver l’autre (et soi).
- Reconnaître ses propres gestes, même honteux ou inacceptables
- Ne pas banaliser la violence, même quand elle paraît « moindre »
- Accepter d’être aidé par des professionnels
Le plus dur, peut-être ? Se pardonner et croire encore qu’au-delà de la culpabilité, un apaisement est possible. Ce témoignage, brut et sincère, rappelle que personne n’est à l’abri de perdre pied… Mais qu’il n’est jamais trop tard pour rebâtir ses propres limites, avec de l’aide et du temps.






