Une nouvelle opportunité de renouveau spirituel lors du début de l’année islamique
À l’approche du croissant de Muharram, se présente une occasion silencieuse mais puissante : le Nouvel An islamique. Contrairement aux feux d’artifice et aux décomptes festifs du Nouvel An grégorien, l’année hijrienne commence dans la quiétude et la réflexion. Elle nous invite à ne pas célébrer dans la fête, mais à prendre un moment pour faire une pause et méditer.
Ce n’est pas simplement une nouvelle date dans le calendrier. C’est une opportunité de se recentrer. De se poser cette question essentielle : qui suis-je en train de devenir, et suis-je la personne que je souhaite être aux yeux d’Allah ?
Une remise à zéro spirituelle
Le premier mois sacré du calendrier islamique, Muharram, est l’un des quatre mois saints mentionnés dans le Coran (9:36). Le Prophète ﷺ l’a désigné comme « le mois d’Allah » — un titre unique qui lui est réservé. C’est un moment pour recommencer, en regard intérieur comme en action extérieure.
Des résolutions pour le Nouvel An islamique qui comptent vraiment
Bien que le concept de « résolutions du Nouvel An » puisse sembler moderne, l’idée d’établir des intentions (niyyah) et d’évaluer son âme (muhasabah) est profondément ancrée dans l’Islam. Les premiers musulmans prenaient chaque soir un moment pour réfléchir — combien plus devons-nous le faire lors du tournant d’une nouvelle année ?
Voici quatre résolutions pratiques, enracinées dans une dimension spirituelle, à adopter pour cette nouvelle année :
1. S’engager dans la lecture régulière du Coran
Même si cela ne consiste qu’en un seul verset par jour, créez un lien sincère avec le Coran cette année. Par exemple :
- Lire une ayah après la prière du Fajr, avec une traduction et une réflexion personnelle.
- Utiliser un journal du Coran pour noter ce que ce verset évoque en vous.
- Essayer de compléter une étude thématique de 30 jours, par exemple, des versets sur la patience, la tawakkul (confiance en Allah) ou la justice.
2. Raviver la prière nocturne (Salat al-Layl)
Les nuits sont longues durant les premiers mois du calendrier hijri — un moment idéal pour relancer le Qiyam ou au moins deux rak’ahs avant le Fajr. La prière n’a pas besoin d’être somptueuse ; la sincérité prime sur la quantité.
- Commencez par 2 rak’ahs une fois par semaine.
- Accompagnez-les d’une invocation pour ce que vous souhaitez pour cette nouvelle année.
- Profitez de ce moment pour pleurer, respirer, méditer — loin du bruit et du tumulte.
3. Tenir un journal de gratitude et de réconciliation
La guérison commence lorsque nous admettons où nous avons été blessés — ou là où nous avons blessé autrui.
- Écrivez chaque jour trois choses pour lesquelles vous êtes reconnaissant.
- Choisissez une relation à réparer durant cette année.
- Demandez à Allah d’atténuer votre cœur et celui des autres.
4. Établir un calendrier de zakat et de charité
Être généreux ne doit pas attendre Ramadan pour s’exprimer.
- Choisissez une cause mensuelle : parrainage d’orphelins, aide alimentaire, soutien à la santé mentale.
- Planifiez dès maintenant le calcul de votre zakat, sans attendre la dernière minute.
- Faites de la générosité un pilier de votre mode de vie annuel.
Fixez des objectifs menant au Paradis
Cette nouvelle année, ne vous contentez pas de courir après la productivité ; poursuivez un véritable purpose.
Formulez des intentions conscientes pour vous rapprocher d’Allah :
- Moins de commérages, plus de dhikr (rappels d’Allah).
- Moins de temps devant les écrans, plus de temps pour l’âme.
- Moins de comparaisons, plus de contentement.
Et si vous trébuchez en cours d’année ? N’abandonnez pas. Notre foi ne repose pas sur la perfection, mais sur un retour sincère (tawbah).
Un début silencieux mais puissant
Le monde peut ne pas remarquer le début d’une année hijri, mais les anges, eux, le savent.
Alors commencez tranquillement. Commencez sincèrement. Et commencez par une supplication :
“Ô Allah, rends cette année meilleure que la précédente — pour ma foi, ma famille, et mon akhirah (la vie future).”
Car en fin de compte, ce n’est pas en comptant les jours que l’on construit sa vie, mais en faisant en sorte que chaque jour compte.