L’Aston Villa Football Club a annoncé qu’aucun supporter extérieur ne serait autorisé à assister à son prochain match d’UEFA Europa League contre l’équipe israélienne du Maccabi Tel Aviv le 6 novembre à Villa Park.
La décision, qui découle d’une instruction du Groupe consultatif sur la sécurité (SAG), intervient dans un contexte d’inquiétudes croissantes concernant d’éventuels troubles publics, alimentées par les antécédents de comportement raciste des supporters israéliens du club et par des appels plus larges pour que la rencontre – ou même la participation des équipes israéliennes aux compétitions européennes – soit purement et simplement interdite.
Le SAG, qui délivre des certificats de sécurité pour tous les matches à Villa Park sur la base d’évaluations physiques et de sécurité, a convoqué une réunion d’urgence cet après-midi. Ils ont officiellement informé le club et l’UEFA qu’il était essentiel d’exclure les supporters du Maccabi Tel Aviv, citant les commentaires de la police des West Midlands.
Les agents ont signalé « des problèmes de sécurité publique à l’extérieur du stade et la capacité de faire face à d’éventuelles manifestations dans la nuit », selon le communiqué de Villa.
Aston Villa a souligné son dialogue continu avec le Maccabi Tel Aviv et les autorités locales, plaçant « la sécurité des supporters assistant au match et la sécurité des résidents locaux au premier plan de toute décision ».
Historique des incidents racistes impliquant des supporters du Maccabi Tel Aviv
Les ultras du Maccabi Tel Aviv ont un passé documenté d’actions incendiaires et racistes, en particulier lors des matchs à l’extérieur en Europe, ce qui a amplifié les craintes dans diverses communautés de Birmingham, y compris dans la banlieue à majorité musulmane d’Aston, près de Villa Park.
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L’épisode le plus notoire s’est déroulé en novembre dernier à Amsterdam, avant le choc de la Ligue Europa contre l’Ajax. Des supporters du Maccabi ont été filmés en train d’arracher des drapeaux palestiniens sur des balcons locaux, d’attaquer un taxi et d’incendier un autre drapeau palestinien.

La police néerlandaise a signalé des « explosions de violence » après le match, avec 62 arrestations effectuées après des affrontements qui ont hospitalisé cinq personnes. Des témoignages oculaires et des vidéos ont montré des partisans scandant des slogans racistes contre les Arabes, notamment « Mort aux Arabes » et « Que leurs villages brûlent », ainsi que des refus d’observer une minute de silence pour des tragédies sans rapport.
La Fédération palestinienne de football a condamné « l’incitation déplorable à la violence, au racisme anti-palestinien et à l’islamophobie », exhortant l’UEFA à agir.
Les ultras du club ont été associés à des « chants génocidaires » liés aux actions militaires israéliennes à Gaza, notamment un soutien aux soldats par le biais de « colis de soins » et de vidéos de motivation.
L’érudit islamique Cheikh Asrar Rashid a même lancé un avertissement début octobre, déclarant que les fans du Maccabi « n’auront aucune pitié » à Birmingham.
Les appels se multiplient pour interdire le match et les équipes israéliennes de l’UEFA
La pression s’est intensifiée depuis le tirage au sort d’août pour une annulation pure et simple.
Des hommes politiques britanniques, dont le député indépendant Jeremy Corbyn et le député de Birmingham Perry Barr Ayoub Khan, ont lancé une pétition en septembre exhortant l’UEFA, le ministre britannique de la Culture et Villa à « annuler de toute urgence ce match » ou à le déplacer dans un lieu neutre – ou à jouer à huis clos – en invoquant le « génocide en cours à Gaza » et les risques pour « l’harmonie communautaire ».
Khan, un ancien conseiller d’Aston, a qualifié les fans de « voyous » et a souligné le précédent d’Amsterdam, tandis que le conseiller local Waseem Zaffar a juré de boycotter en tant que partisan de Villa depuis toujours.
Ces appels s’inscrivent dans le cadre d’une pression européenne plus large visant à suspendre les équipes israéliennes des compétitions de l’UEFA dans le contexte du génocide de Gaza, qui a coûté la vie à plus de 65 000 Palestiniens depuis octobre 2023.
L’UEFA a jusqu’à présent résisté, sans qu’aucune interdiction formelle ne soit imposée, et le Département d’État américain a fait pression contre une telle interdiction en septembre.






